SOCIALLogement: Les étudiants lillois font la grève des loyers

Logement: Les étudiants lillois font la grève des loyers

SOCIALIls réclament l'amélioration des conditions d’hébergement en résidence universitaire...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Ras-le-bol. Pour le moment, ils seraient 350 étudiants des résidences Galois (700 chambres) et Camus (800 chambres) à Villeneuve d’Ascq à refuser purement et simplement de régler leur loyer.

«Les bâtiments sont insalubres»


Le mouvement, initié par trois syndicats étudiants (Feruf, UEC et CGT-Crous), réclame l’amélioration des conditions d’hébergement en résidence universitaire. Et selon nos informations, il devait s’étendre hier soir à la résidence Chatelet, à Lille. Pour l’heure, Martine Muller, directrice du Crous de Lille, préfère temporiser: «Je ne sais pas si ceux qui ne paient pas leur loyer sont des étudiants qui ont des difficultés financières ou des grévistes».


Mais elle met ces derniers en garde: «Ils s’exposent à une procédure de recouvrement». Ce qui n’effraie aucunement Nicolas, résident d’Albert Camus: «Les bâtiments sont insalubres. Cette grève, ça les obligera à faire quelque chose».

Les résidents d’Albert Camus mal lotis


L’état de la chambre de Benoît, au pavillon V, atteste de la vétusté de cette résidence, construite dans les années 1970 : 9 m2 sans sanitaires, peintures défraîchies et murs tâchés par l’humidité.


Une femme chargée de l’entretien des lieux s’applique chaque jour à nettoyer les sanitaires collectifs et la cuisine rudimentaire de son bâtiment, composée en tout et pour tout d’un évier et de quatre plaques de cuissons. «En ce moment je suis seule, car les arrêts de travail ne sont pas remplacés», confie-t-elle.

Plus que deux femmes de ménage


Pour Olivier Crammer, secrétaire général de l’union nationale CGT-Crous, les conditions de vie dans les résidences universitaires n’ont cessé de se dégrader: «En 1990, il y avait en moyenne quatre femmes de ménage par bâtiment. Aujourd’hui, elles ne sont plus que deux».


Pour améliorer la situation à la résidence Albert Camus, des petits travaux d’électricité ont pourtant été initiés l’année dernière. «Le problème, c’est qu’on ne peut rénover que 300 logements à la fois, si on ne veut pas mettre les étudiants à la rue», explique Martine Muller, directrice du Crous de Lille.

Les logements rénovés sont plus onéreux


«A Camus, il est prévu que d’ici 2011, le bâtiment U soit rénové, avec l’installation de sanitaires individuels», poursuit-elle. Problème: les logements rénovés sont aussi plus onéreux.


Il y a 36 résidences universitaires gérées par le Crous dans l’académie de Lille. En moyenne, le loyer pour une chambre de 9 m2 avec sanitaires collectifs s’élève à 133 € par mois. Dans les nouvelles résidences, le loyer est plutôt de l’ordre de 200 €.