Pénurie sur le logement très social
Le logement très social, parent pauvre de la rénovation urbaine dans la métropole. Le dispositif piloté par l'Anru (Agence nationale de rénovation urbaine) a des effets pervers sur l'accès au logement des familles très modestes.Olivier Aballain- ©2008 20 minutes
Le logement très social, parent pauvre de la rénovation urbaine dans la métropole. Le dispositif piloté par l'Anru (Agence nationale de rénovation urbaine) a des effets pervers sur l'accès au logement des familles très modestes.
« L'Anru voudrait que l'on reconstruise l'équivalent de la moitié des logements détruits, s'agace la ville de Lille. Mais les familles à reloger ne recherchent pas forcément un logement neuf. » D'autant que ceux-ci sont souvent plus chers : « Suite à la hausse de l'immobilier, explique Didier Manier, président du bailleur social Partenord Habitat, les crédits de l'Etat sont insuffisants pour équilibrer une opération à loyer très modéré de type PLAI (Prêt locatif aidé d'intégration). » Conséquence : sur un parc métropolitain qui dépasse les 14 700 logements, Partenord n'en propose que 217 très sociaux. Alain Cacheux, président de Lille métropole Habitat, l'autre gros bailleur du secteur, avoue d'ailleurs compter les créations de 2007 sur les doigts d'une seule main. « Et les familles relogées dans le cadre de l'Anru sont logiquement prioritaires », explique-t-il. « De nombreuses familles au RMI ne trouvent pas de logement social à cause de cela », témoigne Patrick Dhonte, spécialiste des HLM à l'association Droit au logement.
Les villes doivent alors mettre la main à la poche, comme Lille, qui a voté en décembre 2007 une aide de 500 000 euros pour équilibrer un programme de logements sociaux à Lille-Sud. « Mais ce n'est pas le rôle d'une ville », soupire-t-on à la Mairie.