POLITIQUEVIDEO. Gérald Darmanin, un ministre à la hussarde

VIDEO. Gouvernement: Gérald Darmanin prend les Comptes à la hussarde

POLITIQUEGérald Darmanin a été nommé ministre de l'Action et des Comptes publics...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

L'essentiel

  • Le jeune maire de Tourcoing Gérald Darmanin a été nommé ministre de l'Action et des Comptes publics
  • Âgé de seulement 34 ans, ce juriste de formation a beaucoup navigué parmi les différentes tendances de la droite
  • Gérald Darmanin s'était dit prêt à travailler avec Emmanuel Macron après la défaite de la droite à la présidentielle

C’est ce qui s’appelle bien mener sa barque. Gérald Darmanin, 34 ans, n’a pas ménagé ses coups de godilles pour parvenir au gouvernement d’Édouard Philippe.

Le maire (LR) de Tourcoing, qui a démissionné de son siège de député en 2016 pour prendre la vice-présidence du conseil régional des Hauts-de-France, a serré le vent de près pendant deux bonnes années. « Il est très fort, confiait en 2016 un responsable socialiste à la métropole de Lille. En fait, à part, Martine Aubry, je ne connais personne qui travaille aussi bien ses dossiers. »

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Nommé porte-parole de Nicolas Sarkozy en 2014 quand l’ancien président est revenu en politique, Gérald Darmanin profitait déjà de l'exposition liée à son statut de benjamin des députés UMP (en 2012), et de tombeur de la mairie PS de Tourcoing en 2014.

« J’ai honte de ma droite »

Juriste de formation, il s’est alors mis à travailler sa stature locale, un peu à l’image de Xavier Bertrand, dont il est un soutien de longue date. Les relations du président des Hauts-de-France avec Nicolas Sarkozy oscillent entre le glacial et le polaire, mais Gérald Darmanin a quand même rempilé auprès de l'« Ex » à la rentrée 2016, pour diriger sa campagne aux primaires.

La défaite de Nicolas Sarkozy en 2016 l’a de nouveau fait basculer dans l’ombre, mais il en est habilement ressorti en mars, à la faveur des difficultés de François Fillon. « J’ai honte de ma droite » déclarait ainsi le maire de Tourcoing, devenant l’un des noms à siffler pour les partisans de l’ancien premier ministre.

Gérald Darmanin en avait déjà vu d’autres, et c’est ce qui impressionne malgré son âge. La façon dont il a ravi, en 2012, le siège de député de son ex-patron, l'UMP sortant Christian Vanneste, pourrait être enseignée à Sciences Po, comme Austerlitz l’est à l'école militaire de Saint-Cyr.

Sa signature au premier rang des élus de droite et du centre prêts à « travailler » avec Emmanuel Macron préparait le terrain d’un ralliement. Sa capacité à se frayer une route improbable par mer agitée sera, surtout, un gros atout dans les arbitrages budgétaires du Gouvernement.