«Les élèves se pensent en confidentialité sur les réseaux sociaux. C’est une erreur ». Pour Marie-Hélène Borsoi, directrice du collège communautaire de Villeneuve d’Ascq, la prévention sur les dangers d’internet est essentielle. « D’ailleurs on sent que certaines tensions entre eux sont nées sur Facebook », ajoute-t-elle.

Plus de 1.000 actions de prévention

Dans la salle de classe, en ce jeudi matin, une vingtaine de collégiens écoutent donc les conseils prodigués par un policier et une service civique. L’an dernier, plus de 1.000 actions de prévention de ce type ont été menées par la police sur le département du Nord, permettant de sensibiliser plus de 31.000 collégiens et lycéens.

« Il n’est pas question de décrier Internet, qui est un outil d’ouverture sur le monde. Il faut apprendre aux jeunes les risques de son usage plutôt que de vouloir leur interdire l’accès des réseaux sociaux », souligne Hervé Mairy, policier formateur. A grand renfort de vidéos et d’exemples précis, ce spécialiste du sujet met en garde les éventuelles victimes, mais aussi les bourreaux en herbe.

« Le harcèlement sur internet peut être puni de prison »

« Il y a des gens qui ne comprennent pas qu’on est tous différents et qui vont se servir de cette différence pour blesser et humilier, surtout sur Internet car on se sent tout puissant derrière son écran », explique-t-il. Et d’annoncer : « Le harcèlement sur Internet peut être puni de prison ». « Ah bon ??? », s’étonnent plusieurs voix.

Le policier met aussi l’accent sur Snapchat, ce nouveau réseau qui fait fureur chez les moins de 25 ans, au point d’avoir doublé le nombre d’utilisateurs en un an passant de 5 à 10 millions. « Ne croyez pas que tous les messages s’effacent dans les 24 heures, certains sont conservés en mémoire, alors attention ! », prévient-il.

Attention à la cyber-réputation

Puis c’est au tour de Christine Tessier, service civique, d’évoquer la cyber-réputation qu’on se forge très tôt sur le web qui peut « ruiner une partie de la vie, si on n’y prend pas garde ». Voire plus, lorsque la publication de photos intimes peut provoquer jusqu’au suicide de certains ados.

« C’est vrai qu’on utilise beaucoup notre téléphone sans vraiment savoir », reconnaît Alice, une des collégiennes averties. Pour sa copine, Zoéline, même constat : « Il y a des choses qu’on connaissait, mais pas tout. C’est intéressant et ça nous [en] fait prendre conscience. »