TRADITIONLes sept choses à savoir avant d’aller «faire carnaval» à Dunkerque

Carnaval de Dunkerque: Les sept choses à savoir avant d’aller «faire carnaval»

TRADITIONLe carnaval de Dunkerque est une tradition qu’il est nécessaire de connaître avant de s’y plonger…
Dunkerque, le 2 mars 2014. Premier jour des trois joyeuses du carnaval avec la bande de Dunkerque qui dŽfile dans les rues du centre ville avant de participer au lancer de harengs depuis le balcon de l'h™tel de ville.
Dunkerque, le 2 mars 2014. Premier jour des trois joyeuses du carnaval avec la bande de Dunkerque qui dŽfile dans les rues du centre ville avant de participer au lancer de harengs depuis le balcon de l'h™tel de ville. - M.Libert/20 Minutes
Gilles Durand

Gilles Durand

«Le carnaval, ça ne se raconte pas, ça se fait », comme a coutume de le dire l’historien dunkerquois, Patrick Oddone, spécialiste du carnaval de Dunkerque, dans le Nord. Et pourtant, il y a certaines choses à savoir avant de se lancer dans la marée humaine qui va déferler pendant deux mois et demi sur la cité de Jean Bart. Point d’orgue des festivités, les Trois Joyeuses qui ont lieu du 26 au 28 février, mais ça commence officiellement le 4 février avec le Bal du Chat Noir au Kursaal de Dunkerque qui est complet. Demandez le programme !

Se trouver un parrain. Contrairement à d’autres carnavals, celui de Dunkerque se vit de l’intérieur en participant à la bande, ce défilé géant qui marche au pas d’un tambour-major. Mais mieux vaut connaître les règles, car règles il y a. L’idéal est de se trouver un parrain qui vous expliquera entre autres comment se tenir bras dessus, bras dessous. Pour peu de supporter la promiscuité du RER parisien aux heures de pointe, les effluves de bière et parfois de hareng saur, l’expérience est assez unique.

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Apprendre les paroles par cœur. Et oui, tout le monde chante à tue-tête, ou presque ! Alors autant faire de même. Attention, le répertoire ne convient pas forcément aux oreilles chastes. Il existe une quarantaine de chansons (très courtes) qui tournent souvent autour du même sujet et sont très limite sur la condition de la femme. Mais à Dunkerque, tout est à prendre au second degré. Comme le bisou (Zeutch) qu’on vous fera sur la bouche. N’y voyez pas forcément un appel à un flirt plus intense, mais plutôt une marque de sympathie.

Découvrir le rituel. « Le carnaval est à la fois une institution, un phénomène sociétal et, pour nombre de Dunkerquois, un devoir citoyen que certains ont choisi d’inclure dans l’une des clauses de leur contrat de mariage. C’est dire le poids de la tradition », précise Patrick Oddone. Le principe : les hommes se déguisent en femme et les femmes en… n’importe quoi. On trouve de tout, du déguisement et du maquillage hautement perfectionné à l’esthétique un peu plus douteuse. Le tout, c’est d’être déguisé sinon, impossible d’intégrer le défilé.

Comprendre le travail des associations. Les bals du samedi et dimanche soir au Kursaal sont organisés chacun par une association. En tout, elles sont dix, regroupées au sein de l’association de l’ABCD (associations carnavalesques dunkerquoises). Entre 5.000 (le dimanche) et 10.000 (le samedi) personnes se retrouvent pour faire la fête, encadrés par des centaines de bénévoles. « C’est une grosse machine pour préparer tout ça. On y est depuis octobre », explique Hubert Acket, président « tournant » de l’ABCD. Tous les bénéfices récoltés sont reversés à des œuvres caritatives.

Eviter de se faire raconter des histoires. Non, le carnaval de Dunkerque n’est si vieux que cela. Certes, la première mention de l’événement date de 1676 et un loueur de costumes et de masques était établi en 1709 Place Royale, l’actuelle place Jean-Bart. Mais la tradition a disparu, faisant son retour au début du XXe siècle avant de renaître véritablement en 1946. « Le succès de la bande de Dunkerque s’est considérablement accru dans années 1970 après la fusion avec les communes de Malo-les-Bains, Rosendaël et Petite-Synthe », souligne Patrick Oddone.

Les origines, en vrai. « Au XVIIIe siècle, avant le départ pour la pêche à la morue vers l’Islande d’où on n’était pas sûr de revenir, l’usage voulait que les armateurs offrent à leurs équipages, avant appareillage, un festin bien arrosé, dénommé « foye », suivi d’autres libations dans les estaminets et cabarets locaux, raconte Patrick Oddone. La date des embarquements et le Mardi gras ne correspondaient pas forcément mais la participation des marins ancra la tradition pour donner naissance à cette fameuse "bande des pêcheurs". »