VIDEO Lille: Des soupçons de corruption visent des élus autour du Stade Pierre-Mauroy
JUSTICE•L’enquête sur l’attribution du stade Pierre-Mauroy au groupe Eiffage a pris un nouveau tournant avec son élargissement à la recherche d’une « corruption » et d’un « trafic d’influence »…G.D. avec AFP
Le Stade Pierre-Mauroy entouré par des soupçons de corruption. L’enquête en cours sur l’attribution de la construction du Grand Stade de Lille, un marché de plus de 300 millions d’euros, vient d’être élargie par la justice à la recherche d’une « corruption » et d’un « trafic d’influence », a-t-on appris, jeudi, de source judiciaire.
Un marché de 306 millions
Une information avait été ouverte le 1er octobre 2012 pour « favoritisme », « faux et usage de faux », à la suite de l’attribution du chantier au groupe Eiffage. A la demande du juge Jean-Michel Gentil et de son collègue Pascal Gastineau, le procureur de la République a délivré il y a quelques jours un réquisitoire supplétif permettant au magistrat d’étendre ses investigations, selon une source judiciaire, confirmant une information de La Voix du Nord.
Pour ce marché de 306 millions d’euros, selon la Métropole européenne de Lille (MEL), Eiffage était en concurrence avec le consortium Norpac-Bouygues.
Mise en examen pour faux et usage de faux
Selon un ancien élu (RPF) de Lambersart (Nord), Eric Darques, qui avait déclenché l’enquête en déposant une plainte avec constitution de partie civile en 2010, le chantier avait été attribué à Eiffage malgré un surcoût de son offre représentant 108,5 millions d’euros, par rapport à celui de Norpac-Bouygues.
Un premier rapport, daté du 23 janvier 2008, donnait une préférence au groupe Norpac-Bouygues, mais un second, daté du 1er février 2008, jour du vote, mais rédigé postérieurement d’après cet élu, notait plus favorablement le groupe Eiffage.
Le 15 novembre, la MEL a été mise en examen pour « favoritisme » en tant que personne morale. Deux fonctionnaires de cette collectivité avaient été également mis en examen en mai 2014 pour « faux et usage de faux ».
Un séjour en Hongrie
Selon Mediacités, les investigations du juge Gentil se penchent sur l’installation d’une butte en terre anti bruit à Peronne-en-Mélantois, commune dont le président (DVD) de la MEL, Damien Castelain est aussi le maire et sur un séjour en Hongrie financé par Eiffage Travaux publics de deux élus de la communauté urbaine de Lille pour assister au Grand Prix de Formule 1 en août 2010.
L’élargissement par le ministère public à des faits nouveaux ne peut intervenir que « s’il y a des soupçons suffisamment étayés sur des infractions » non suspectées jusqu’alors, rappelle un praticien interrogé par l’AFP. Toutefois, « ce n’est pas parce qu’un pan d’enquête est ouvert que les faits sont avérés », souligne une source proche du dossier.
Le projet du grand stade de Lille, inauguré à l’été 2012, avait été développé sous les présidences successives à la communauté urbaine de Pierre Mauroy et Martine Aubry.