PATRIMOINELa Belgique abat une ferme, témoin de la bataille de Waterloo

Belgique: Destruction d'une ferme historique, témoin de Waterloo

PATRIMOINELa ferme des Quatre-Bras avait servi d'hôpital aux troupes anglaises, puis napoléoniennes en 1815...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

«On n’est pas du genre à s’enchaîner pour faire arrêter un chantier, mais c’est bien triste ». Dominique Timmermans se désole. Le vice-président belge de l’association pour la se battait depuis 2008 pour éviter la destruction de la ferme dite « des Quatre-Bras », dernier témoin de la bataille éponyme qui précéda de deux jours la (Belgique), le 16 juin 2015.

L’avancée du Maréchal Ney avait été stoppée au carrefour des Quatre-Bras par les troupes hollando-belges. Le bâtiment a d’ailleurs servi d’hôpital aux troupes anglais arrivés plus tard, avait d’être repris, pour le même usage, par les forces napoléoniennes.

Résidence-services pour personnes-âgées

Mais toute cette histoire est mise à bas, brique par brique, depuis début octobre. Le la destruction de cette ferme, organisée en trois grandes ailes, pour faire place à un projet immobilier, qui comprend 400 m² de commerces et une « résidence-service » pour personnes agées. Le bâtiment était à l’abandon depuis la fermeture de la discothèque qui l’occupait au début des années 1990.

« Le permis de construire a été refusé quatre fois, pour diverses raisons, relate Dominique Timmermans. Mais la cinquième fois, il a été accepté, et nous ne l’avons pas vu ». La région wallonne a avalisé la destruction, le ministère du Patrimoine ayant auparavant refusé de protéger le bâtiment. « On nous a répondu que les vestiges de 1815 étaient déjà nombreux », soupire Dominique Timmermans. Même le soutien du 8e , descendant du vainqueur anglais de Waterloo, n’a pas suffi.

A la demande du ministère, les porteurs du projet immobilier, ImmoRPM, ont toutefois accordé deux concessions aux défenseurs du patrimoine : la ferme sera reconstruite de façon « semblable » au bâtiment détruit, et en réutilisant 40 % des briques de l’ancienne ferme. La mémoire survivra donc, mais par petits morceaux.