JUSTICELe sort des migrants de Norrent-Fontes entre les mains du tribunal

Pas-de-Calais: Le sort des migrants de Norrent-Fontes entre les mains du tribunal

JUSTICELe 12 octobre, le tribunal de Béthune rendra sa décision sur l’évacuation, ou non, du camp de Norrent-Fontes…
Mikaël Libert

M.L. avec AFP

Mercredi, la mairie de Norrent-Fontes et plusieurs propriétaires privés ont demandé, devant le tribunal Béthune, l’évacuation d’ où vivent entre 200 et 300 migrants dans des conditions précaires.

Le tribunal a été saisi en référé afin « d’ordonner l’expulsion de l’ensemble des occupants sans droit ni titre de différentes parcelles privées » de Norrent-Fontes, commune située entre Lens et Calais, a expliqué l’avocat des requérants, Maître Jean-François Pambo.

Un risque après le démantèlement de la « Jungle » de Calais

« Le , où vivent environ 9.000 personnes, est programmé et quand il sera démantelé, une multitude d’entre elles viendra se rapatrier sur le camp illicite de Norrent-Fontes », a-t-il argumenté. L’avocat a aussi estimé que ce camp, proche de l’autoroute A26, était « contrôlé par les passeurs ».

Selon Bertrand Cocq, le maire de cette ville de 1.500 habitants, le camp a été installé en 2012 par la municipalité pour une capacité de 30 personnes (photo ci-dessus). Mais à présent, ils sont dix fois plus nombreux et « la commune n’est pas taillée pour mettre autant de personnes à l’abri lors des épisodes de grand froid », a-t-il assuré.

« La Jungle c’est tout ce qu’on a »

Une trentaine de migrants ont assisté à l’audience dans le calme. Certains portaient des tee-shirts avec la phrase, « La Jungle c’est tout ce qu’on a », inscrite dessus. Kamu, qui habite dans le camp, a expliqué son souhait d’y rester pour « fuir la violence de la ''Jungle'' de Calais ».

Selon l’avocate des migrants, Maître Julie Bonnier, « le site de Norrent-Fontes bénéficie d’une aide sociale. Si ce camp est évacué, ces personnes vivront dans les parcelles à proximité et n’auront plus ces aides, ni de soutien, ni de soins » proposés par les associations.

L’agent du défenseur des droits, Ratiba Aboufares, a estimé qu’il fallait « empêcher les expulsions sans solution adaptée » pour éviter que ces campements « se reforment à proximité » et que les migrants « soient encore davantage précarisés ».

Le tribunal doit rendre sa décision le 12 octobre.