Lille Flandres: Les nouveaux commerces cartonnent en gare
COMMERCE•La rénovation complète de la gare Lille-Flandres s'accompagne de l'ouverture de nombreuses cellules commerciales...Olivier Aballain
C’est l’un des plus gros projets de la filiale « Gare & Connexions » de la SNCF. Le pôle commercial de la gare Lille-Flandres est peut-être déjà, aussi, l’un de ses plus beaux succès. Au point de faire saliver de nombreux enseignes déjà présentes à Lille.
Un stand nomade, « Pop-Up stand », y est même ouvert depuis quelques semaines par l’association des commerçants de Lille, le GAEL. Le but : proposer aux commerçants lillois une présence en gare, pendant une semaine, pour faire découvrir leurs services aux clients de passage.
Des clients viennent en gare pour ses commerces
« Les commerçants doivent avoir plusieurs canaux de vente, analyse Philippe Hourdain, le patron de la CCI Région, qui soutient l’initiative du GAEL. Il y a leur boutique, et internet, mais aussi ce genre de stand, qui permet de créer du trafic et de rencontrer une nouvelle clientèle ».
Et de ce côté, c’est plutôt réussi. Le succès de la boulangerie Éric Kayzer en témoigne. L’enseigne a ouvert l’un des premiers commerces de la « nouvelle » Lille-Flandres. Un an plus tard, le gérant, Arnaud Leconte, se dit « très satisfait ». « Le chiffre est en ligne avec ce que nous espérions, même un peu au-dessus. Et maintenant certains clients viennent en gare pour nous, sans avoir de train à prendre ».
La proximité séduit les clients
Les 3 millions de clients potentiels qui traversent Lille-Flandres chaque année (sur 17,5 millions de passagers) ont aussi fait saliver « Aux merveilleux », la délicieuse pâtisserie lilloise, dont le patron était déjà habitué aux voyages (il a ouvert à New York en 2015). Ici c’est la proximité qui plaît. « Les clients de passage sont ravis de nous trouver sans avoir à marcher jusqu’au Vieux-Lille ou à Wazemmes ».
D’où le succès des pop-ups stands du GAEL. « Je suis ravi », explique Hamid El Haloui, dont la boutique de services mobiles, Ifone, souffrait d’un petit manque de visibilité rue des Ponts-de-Comines. Installé pendant une semaine dans le hall de la gare, juste à la sortie de la station de métro, son stand proposait des coques de téléphones portables, écouteurs, protège-écrans et accessoires mobiles en tout genre… « L’idée ce n’est pas de faire du chiffre, c’est de faire connaître notre boutique et les services qu’elle peut offrir. Un client viendra peut-être faire réparer son téléphone chez nous dans quelques semaines, grâce à ça »
aCe foisonnement de services est d’ailleurs apprécié par Gilles Laurent, de la fédération des usagers des transports (FNAUT). « C’est pratique pour les voyageurs, et cela améliore l’image du train ». Mais il y a un hic : « Il faut un juste milieu. On a le sentiment que, pour faire de la place aux commerces, on a un peu exilé les ventes de billets ». Celles-ci sont en effet dorénavant éclatées en trois pôles, et pâtissent, selon Gilles Laurent, d’un « manque de visibilité », notamment pour les billets TER. Ce serait quand même dommage que le succès commercial de la gare ne profite pas aussi au train.