Lille: Le préfet du Nord veut la peau du futur simulateur de chute libre
JUSTICE•Weembi, le simulateur de chute libre installé à Lesquin, est au centre d’un imbroglio judiciaire. Plusieurs actions en justice ont été intentées pour annuler son permis de construire…Mikaël Libert
Des raisons que la raison ignore. Ce mardi matin, le tribunal administratif de Lille examinait une requête du préfet du Nord demandant l’annulation du permis de construire de Weembi, le plus « grand simulateur de chute libre du monde ». Les principaux intéressés ne comprennent pas cet acharnement.
Trois ans de procédures
La société Yoo Fly, rebaptisée depuis Weembi, a déposé sa demande de permis de construire en mairie de Lesquin, fin 2012. Celle-ci a été acceptée en janvier 2013 et, depuis, rien ne va plus. « A la base, c’est l’aéroport de Lille-Lesquin qui avait dénoncé le permis de construire, explique Me Savoye, l’avocat de Weembi. La préfecture est entrée dans la procédure plus tard ».
Le bâtiment devant abriter la soufflerie géante est situé dans l’emprise de l’aéroport, pile dans l’axe de la piste n°2. « Les services de la préfecture argumentent que la construction est trop haute par rapport à sa situation face à la piste », poursuit l’avocat. Mais il n’en est rien. D’ailleurs l’aéroport s’est désisté et la Direction de l’aviation civile (DGAC) n’a pas émis de réserve contre le projet. Même le rapporteur public ne s’est pas rangé du côté du préfet.
Un projet secret pour l’aéroport ?
Est-ce que la préfecture anticiperait, à travers cette procédure, une future extension de la capacité de l’aéroport ? Pour Me Savoye, cette hypothèse serait la seule valable, même s’il estime cela impossible. « Aménager la piste 2 pour recevoir de gros-porteurs me semble inenvisageable puisque les avions devraient faire leurs virages au-dessus du centre de Lille », avance cet ancien de l’armée de l’air. La direction de l’aéroport assure que rien de tel n’est prévu, du moins pas avant 2018, date à laquelle se termine sa délégation de service public.
Toutes ces procédures ont retardé l’ouverture de Weembi d’au moins un an et auraient coûté à l’investisseur 300.000 euros. Mais le bout du tunnel n’est pas loin. Les travaux s’achèvent et les premiers essais de la soufflerie sont prévus pour le 9 mai. L’ouverture, elle, est programmée au plus tard, début juin.