Lille: Comment Transpole a fait chuter le taux de fraude
TRANSPORTS•La filiale de Keolis a déployé de gros moyens pour faire enfin baisser le taux de fraude sur son réseau à Lille...Olivier Aballain
Le principal problème de Transpole est peut-être en train d’être réglé : le taux de fraude du réseau de transports lillois, qui avait atteint des sommets en 2014 avec 18,3 % de resquilleurs, a chuté à 14,4 % en 2015.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces bons chiffres, issus de l’enquête annuelle réalisée pour le compte de la métropole européenne de Lille (MEL).
- Mobilisation générale sur les contrôles
En deux ans, la direction de Transpole confie avoir recruté près de trente contrôleurs supplémentaires (+15 % des effectifs). Gérald Darmanin, le vice-président aux Transports, s’en était félicité en octobre, tout en rappelant que le transporteur ne respectait pas, jusque-là, son obligation de 3,5 % de voyages contrôlés. Une fois par an, Transpole invite d’ailleurs l’ensemble de ses 2.800 salariés à participer à une journée de prévention de la fraude.
Résultat : Le nombre de procès-verbaux est passé de 146 000, en 2014, à 168 000 en 2015. A 89,50 € l’amende, cela doit dissuader les fraudeurs occasionnels, qui représenteraient les deux-tiers des resquilleurs.
- De nouveaux outils.
L’instauration de contrôles en civil, dans les bus notamment, permet à Transpole de repérer plus efficacement les voyageurs qui ne valident pas leur titre de transport. Mais Transpole a mis en place d’autres innovations, comme la possibilité de remplacer une première amende par un abonnement de deux mois. En 2015, l’échange (appelé « troc it », en interne) a séduit 4 200 contrevenants… qui deviennent autant de clients réguliers.
- L’aide des pouvoirs publics.
La police nationale est davantage associée aux opérations de contrôle. Combiné aux coups de mains de la police municipale dans 4 villes (Roubaix, Tourcoing, La Madeleine et Marcq-en-Barœul), le dispositif améliore la fiabilité des relevés d’identité et donc le recouvrement des amendes, qui est encore inopérant dans 70 % des cas. En 2015, 300 contrôles en présence de forces de police ont ainsi été réalisés, contre seulement 130 en 2014.