Sébastien Chenu, 42 ans, est le nouveau patron du Front National dans le Nord. Ce transfuge de l’UMP (qu’il a quitté en 2014), a été nommé avec la bénédiction de Marine Le Pen. Son arrivée témoigne des ambitions frontistes dans le département.

Vous êtes originaire de l’Oise, tête de lise des régionales dans la Somme. Pourquoi venez-vous dans le Nord ?

Ce département était le seul à être divisé en trois territoires. Je viens pour réunir tout le monde, avec le soutien des trois patrons de fédérations que sont Guy Cannie, Éric Dillies et Adrien Nave. Je veux faire en sorte qu’on ne puisse plus caricaturer ce parti, dont les militants sont avant tout unis par l’intérêt supérieur de la France.

Votre arrivée va-t-elle bousculer l’organisation du parti ?

Forcément, nous allons revoir l’organisation. J’ai beaucoup de recul, il y a deux ans j’étais encore à l’UMP. Je n’ai jamais voté Jean-Marie Le Pen, mais c’est l’histoire du FN, et je ne la rejette pas. J’ai beaucoup de respect pour ce qui a été fait jusqu’ici, mais je viens pour écrire une nouvelle page. Nous voulons tous écrire une nouvelle page faite de victoires.

Quelle est votre feuille de route ?

Un audit va être réalisé sur les 21 circonscriptions, et nous allons nous structurer pour séduire de nouveaux adhérents, quel que soit leur profil. Il faudra être pédagogue pour convaincre aussi chez les gagnants de la mondialisation, ceux qu’on appelle les bobos, notamment à Lille.

Le Nord est une grosse fédération avec 3.000 adhérents, mais j’aimerais qu’elle rejoigne le Pas-de-Calais, les Alpes Maritimes, et le Var, qui compte peut-être 5.000 adhérents (3.500 estimés en 2014). Et puis nous voulons avoir au moins un député dans le Nord en 2017. De même, nous allons déjà commencer à travailler sur les municipales pour faire émerger des candidats dans toutes les villes de plus de 10.000 habitants.