«Jungle» de Calais: « Tout le monde aura une mise à l'abri », promet la préfecture devant le tribunal
JUSTICE•Le sort du campement de Calais se joue au tribunal administratif de Lille qui doit statuer sur la légalité de l’évacuation d’une partie du campement de migrants à Calais, prévue par la préfecture…Gilles Durand
La justice administrative rendra sa décision… bientôt. La préfecture du Pas-de-Calais a promis d’attendre cette décision pour appliquer ou non l’arrêté d’évacuation d’une grande partie du campement sauvage de Calais, prévue ce mardi soir.
La juge du tribunal administratif (TA) de Lille, Valérie Quemeneur, laquelle avait visité le camp dans la matinée, devait statuer, ce mardi, sur un référé déposé par 250 migrants et dix associations pour réclamer la suspension de cet arrêté préfectoral pris vendredi.
« Un terrain mis à disposition de la mairie »
Lors de l’audience, la polémique a surtout porté sur le nombre de migrants présents sur la zone à évacuer et sur le nombre de places disponibles.
La préfecture, par la voix de son avocate, confirmait qu’il ne restait qu’entre 800 et 1.000 personnes dans la zone. « Tout le monde aura une mise à l’abri », promet l’Etat.
La bataille des chiffres
Ces chiffres sont toutefois contestés par les associations d'aide aux migrants. « Ce comptage a été effectué à 7 h du matin par la police aux frontières, alors qu’à cette heure, la plupart ne sont pas encore rentrés de leurs tentatives pour se rendre en Angleterre », explique leur avocate, Julie Bonnier. « On comptabilise les personnes qui dorment, pas qui déambulent », a répondu un des avocats de la préfecture.
Me Bonnier a, par ailleurs, rappelé que le campement s’était construit « sur un terrain mis à disposition de la mairie en 2015, avec l’aval de la préfecture ». « A l’époque, on avait assuré aux associations d’aide aux migrants qu’il n’y aurait pas d’expulsions », explique-t-elle.
« Violence avérée »
L’avocate de la préfecture a pour sa part insisté sur la « violence avérée qui règne dans et autour du camp », s’étonnant que « les mêmes associations qui réclamaient un accueil digne en novembre 2015, préfèrent aujourd’hui laisser les migrants dans un bidonville ».
Les représentants de l’Etat ont aussi donné des garantis sur le fait que les lieux de culte, les écoles ou les différents lieux de vie ne seront pas détruits. « La même promesse n’avait pas été tenue lors de la destruction de la bande de 100 mètres », rappelle Me Bonnier.