SANTÉLe CHR de Lille implante le plus petit pacemaker du monde

Lille: Au CHRU, on implante le plus petit pacemaker du monde

SANTÉLe service de cardiologie du CHRU de Lille peut désormais implanter à ses patients le Micra, le stimulateur cardiaque le plus petit du marché…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Bon pour le service. Après de nombreuses années de développement et de tests, le mini-stimulateur cardiaque de la société américaine Medtronic commence à être implanté à quelques patients en France, notamment à Lille, à la clinique de cardiologie du Centre hospitalier (CHRU).

Dix fois plus petit

Oui, la taille, ça compte. Car c’est là que réside la principale innovation du Micra TPS de Medtronic. Ce pacemaker de nouvelle génération est minuscule. Il représente un dixième de la taille des plus petits dispositifs existants aujourd’hui, soit l’équivalent d’une « grosse pilule de vitamine », selon son fabricant.

Autre avantage indéniable : l’implantation de ce stimulateur ne nécessite pas d’intervention chirurgicale invasive. Après avoir pratiqué une minuscule incision au niveau de l’aine, le chirurgien fait transiter le pacemaker via l’artère fémorale jusqu’au cœur. La première mondiale a eu lieu en mars 2014, à Bordeaux, par le Dr Philippe Ritter et le Dr Pierre Bordachar.

Déjà quatre patients à Lille

Deux praticiens du CHRU de Lille ont été formés à Minneapolis, aux Etats-Unis, à la pose du Micra : le Professeur Didier Klug, chef de la clinique de cardiologie, et le docteur Christelle Marquie. « Depuis juin 2015, nous avons déjà réalisé quatre interventions, annonce le Pr Klug. Nous sommes limités financièrement car cet appareil n’est pas encore remboursé ». A environ 7.000 euros l’unité, le CHRU a fait un gros effort en octroyant au praticien un budget pour 15 interventions.

Parmi les quatre patients lillois figure une jeune femme de 34 ans. « Elle souffre d’un problème cardiaque congénital, explique le Pr Klug. Pour cette patiente qui fait très attention à son esthétique, le Micra est parfait car il est totalement invisible, même en maillot de bain ».

Le professeur reconnaît aussi les avantages pour le chirurgien : « Les interventions se font en ambulatoire et leur durée moyenne est de 34 minutes ». Seule inconnue au tableau, le temps que mettront les autorités sanitaires à autoriser le remboursement.