JUSTICECalais: Procès d'un militant No border accusé de violences

Calais: Procès d'un militant No border accusé de violences

JUSTICELe jeune homme avait été arrêté en marge de heurts entre migrants et forces de l’ordre, mi-novembre, près de la jungle de Calais…
Mikaël Libert

M.L. avec AFP

Un verdict en demi-mesure. Ce lundi, au tribunal de Boulogne-sur-Mer, un militant No Border a été condamné à un mois de prison avec sursis par le pour « refus de signalement », mais relaxé pour les accusations de participation aux heurts contre la police, mi-novembre dans la « jungle » de Calais.

« On n’aime pas trop les No Border »

« La justice a fait son travail, elle a rétabli les trucs qui étaient vrais mais elle m’a quand même condamné à un mois de sursis afin de ne pas me laisser libre complètement, pour rappeler qu’on n’aime pas trop les No Border », a déclaré l’accusé, Aurélien, 20 ans.

Son avocate, Me Marie-Hélène Calonne, a exprimé sa « satisfaction relative ». Selon elle, « il aurait pu aussi être relaxé sur les faits de refus de signalement », son client ayant, outre son opposition au relevé d’empreintes, refusé de se faire photographier et de donner son ADN lors de sa garde à vue.

« Vous pouvez faire plaisir à la préfète, à Natacha Bouchart (la maire de Calais) et au ministère de l’Intérieur, mais il (le prévenu) n’était pas présent sur place ! », a lancé lors de sa plaidoirie Me Calonne.

« Je l’ai vu haranguer les migrants »

A la barre, le chef de service du commandement de nuit de la direction départementale de la sécurité publique du Pas-de-Calais a pourtant affirmé avoir formellement identifié le jeune militant. « Il a une chevelure et des lunettes caractéristiques », a-t-il expliqué. « Je l’ai vu haranguer les migrants, qui avaient une façon de faire différente car ils revenaient à l’assaut », après les jets de gaz lacrymogène, a-t-il dit.

La procureure, Nathalie Bany, avait requis six mois avec sursis à l’encontre du jeune homme, originaire de Charente-Maritime, étudiant en sociologie ayant obtenu la mention très bien au bac et au casier judiciaire vierge. « Il est identifié de manière formelle. Je ne demande pas au tribunal de se prononcer sur le mouvement No Border (…) mais il y a des règles de vie en société », a-t-elle dit.