SOCIÉTÉMigrants: «Ces étrangers qu'on ne veut pas chez nous»

Migrants: «Ces étrangers qu'on ne veut pas chez nous»

SOCIÉTÉLe maire de Dunkerque veut expliquer à ses administrés que les «étrangers» sont aussi des êtres humains...
Mikaël Libert

Mikaël Libert

On reprend les bases. Face à la peur et aux réactions de haine de certains dunkerquois contre les migrants, le maire de la ville, Patrice Vergriete, a écrit une lettre ouverte à ses administrés pour leur expliquer la situation.

Depuis que les mesures de sécurité ont été renforcées à Calais, les communes du dunkerquois voient fleurir des camps abritant des migrants aux alentours. Plusieurs maires, dont ceux de Grande-Synthe ou de Téteghem, ont déjà fait part de leur inquiétude face à l’arrivée de migrants.

Une lettre qui «transpirait la haine»

Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et président de la communauté urbaine, était allé porter les interrogations de la population et de ses élus auprès du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Si le message du ministre s’était voulu rassurant, il faut désormais le faire passer aux dunkerquois. C’est pour cette raison, et en réaction à une lettre qui « transpirait la haine » et le « rejet brutal de ''ces gens-là'' » que l’élu a décidé de prendre la plume pour s’adresser aux habitants inquiets de sa ville.

Patrice Vergriete explique d’abord qui sont « ces gens-là ». Qu’ils ne squattent pas la région par plaisir, mais qu’ils ont fui leurs pays « la peur au ventre » en quête d’un « asile en Angleterre ». Qu’en guise de paix, ils se retrouvent dans camps à la merci des passeurs, « ignobles profiteurs de la misère humaine ».

«Parvenir au démantèlement des camps»

Le maire de Dunkerque s’attarde ensuite sur l’action des élus locaux, subordonnée aux moyens mis à disposition par l’Etat. « Accroissement des effectifs de forces de l’ordre pour lutter contre les passeurs » pour que la police locale puisse continuer sa « mission de sécurisation de la population ». Il insiste sur le travail mené de concert avec les organismes en charge des réfugiés pour que les migrants intègrent « un cadre légal » et, ainsi, « parvenir au démantèlement des campements ».

Patrice Vergriete en appelle aussi à la mémoire des Français. « Il y a 70 ans, nos parents ou grands-parents étaient ''ces gens-là'' », écrit-il, en référence aux exodes que la France a connus pendant la seconde Guerre mondiale. « Le désarroi et la misère des réfugiés viennent côtoyer les fins de mois difficiles de beaucoup de Dunkerquois », reconnaît le maire. Mais « devons-nous pour autant oublier notre humanité ».