Nord: On meurt sur la route plus qu'ailleurs
SÉCURITÉ ROUTIÈRE•Malgré une hausse spectaculaire du nombre de tués, aucune mesure spécifique n’est annoncée…Mikaël Libert
Les chiffres sont (très) mauvais. Le nombre de tués sur les routes du Nord à fortement augmenté ces derniers mois. Malgré cela, le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, se refuse d’évoquer une « spécificité » nordiste.
76 morts en 9 mois
Depuis janvier 2015, en moyenne, neuf personnes par mois trouvent la mort sur les routes du Nord. Le bilan provisoire, arrêté fin septembre, avance le chiffre de 76 tués alors que, pour l’année 2014, le chiffre définitif était de 85. Si cette tendance à la hausse de la mortalité routière s’observe au niveau national, elle est d’autant plus importante dans le département. En année glissante (de septembre 2014 à août 2015), le Nord enregistre une hausse de 33,8 % par rapport à la même période entre 2013 et 2014. Au national, cette hausse est limitée à 4,3 %. Pour Emmanuel Barbe, les chiffres du département ne sont « pas plus alarmants qu’ailleurs », « rapporté au nombre d’habitants, le Nord est même en dessous de la moyenne nationale ».
Pas de plan spécial Nord
Et pour expliquer la montée en flèche du nombre de tués, le délégué interministériel n’a pas véritablement de cause précise : « Les voitures sont plus confortables et les conducteurs pensent que les routes sont plus sûres. Pour ces raisons, l’attention baisse ». Pour le Nord, pas de plan spécifique. « Les mesures annoncées par Manuel Valls seront appliquées ici comme ailleurs », glisse Emmanuel Barbe. Des leurres fleuriront donc sur les bas-côtés des routes du Nord, mais à une échéance que le préfet ne peut préciser. Idem pour l’implantation de nouvelles cabines radar. Les flashs endommagés par les agriculteurs, sur l'A1 et l'A25, devraient être réparés d'ici à quelques semaines.
Une innovation est notable : le relevé des infractions routières par drone. « La technologie existe et de grandes entreprises utilisent déjà des drones. Pourquoi pas nous ? » a lancé Emmanuel Barbe. Le préfet du Nord, Jean-François Cordet, s’est d’ailleurs dit « très intéressé » pour que son département teste ce dispositif. Mais, là encore, l’entrée en application demandera quelques années.