Ils ont été entendus. Une délégation d’élus du dunkerquois a été reçue, mercredi, par le ministre de l’Intérieur. Ils voulaient faire part à Bernard Cazeneuve de leur inquiétude face à l’augmentation du nombre de migrants à Dunkerque et dans les communes aux alentours.

C’est Jean-Pierre Decool, député Les Républicains du Nord qui était à l’initiative de cette rencontre. Il était accompagné d’autres élus, dont Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, Franck Dhersin, maire de Téteghem et Eric Rommel, maire de Loon-Plage. Tous se rejoignaient sur les messages à faire passer au ministre. Que compte faire l’Etat face à l’augmentation du nombre de migrants ? Comment lutter contre les réseaux de passeurs ? Et comment gérer l’aspect humanitaire de la situation ?

Pas de «zones de non droit»

Bernard Cazeneuve a assuré aux élus qu’il refusait que les camps deviennent des « zones de non droit » et, dans ce sens, leur a promis une présence policière renforcée dans et autour des camps identifiés.

Le ministre a, par ailleurs, réaffirmé sa volonté d’éloigner « avec la plus grande fermeté » les « migrants économiques ». A l’inverse, pour les demandeurs d’asile, il a annoncé la création de cellules permanentes de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) à Dunkerque.

Selon Jean-Pierre Decool, le ministre de l’Intérieur a repoussé l’idée de laisser les migrants traverser la Manche, affirmant que si une telle annonce était faite, des millions de réfugiés actuellement dans des camps au Liban, en Jordanie ou en Turquie afflueraient massivement.

Des aides comme pour Calais

Pour les communes qui souhaitent obtenir des moyens humanitaires, Bernard Cazeneuve les a invitées à constituer un dossier pour que l’Etat puisse les aider avec des moyens logistiques ou financiers comme ce fut le cas à Calais.

Pour contrer l’hypothèse d’un déplacement des migrants de Calais vers Dunkerque, à cause des mesures de sécurité renforcées, le ministre de l’Intérieur a assuré qu’il n’y avait pas eu d’effet de vases communicants puisque les nationalités présentes à Calais n’étaient pas les mêmes que celles que l’on retrouve à Dunkerque.

Bernard Cazeneuve pourrait bientôt faire le déplacement jusqu’à Dunkerque afin de s’expliquer directement avec les habitants.