Ils ne sont plus des ombres dans la métropole. Les 52 Syriens « présentés officiellement à la République », lundi, ont été pris en charge par l’association la Sauvegarde du Nord et logés dans un ancien Ehpad du centre-ville.

Un long voyage jusqu'à Lille

S’ils ne sont pas encore prêts à parler aux journalistes, l’association La Sauvegarde du Nord se fait leur porte-parole. Les 16 ménages, composés de 25 enfants et 27 adultes, sont tous syriens. Âgés de 20 à 40 ans, pour les adultes, ces 52 réfugiés viennent de trois villes différentes en Syrie : Damas, la capitale, Alep et Homs. Avant d’arriver en France, « ils ont effectué un très long périple qui a commencé par des déplacements dans leur propre pays », explique Frédéric Rouvière, directeur du pôle inclusion sociale de la Sauvegarde.

La plupart de ces demandeurs d’asile sont issus des classes moyennes. Ils sont enseignants, commerçants ou étudiants. Certains, de l’aveu même de Martine Aubry, sont des opposants au régime de Bachar Al Assad, actuellement recherchés eu Syrie.

Dans la journée de lundi, tous ont été reçus en entretien individuel afin de faire le point sur leur situation. Ce qui en ressortait, c’était une volonté de régulariser au plus vite leur situation administrative selon l’association.u

Demande d'asile accélérée

Leurs demandes d’asile en France sont en cours. Grâce à la nouvelle loi, qui entrera en vigueur au premier novembre, les délais de traitement des dossiers seront drastiquement raccourcis : d’environ trois ans auparavant, on passe à neuf mois maximum. « Mais la préfecture nous a assuré que ça ne devrait pas prendre plus de 6 à 8 semaines », déclare Frédéric Rouvière.

Une fois le statut de réfugié acquis, les exilés syriens vont enfin pouvoir avoir une vie normale : travailler et trouver un logement définitif. « Le logement dans cet ancien Ehpad ou dans les autres structures est prévu pour durer entre 18 et 24 mois, poursuit Frédéric Rouvière, le temps qu’ils construisent leur projet de vie ici ».

Dans les semaines à venir, 48 autres personnes, Afghans, Erythréens, Irakiens, Soudanais ou Syriens, devraient arriver à Lille.