SOCIÉTÉMigrants: Des bénévoles entendus par les gendarmes à Norrent-Fontes

Migrants: Des bénévoles entendus par les gendarmes à Norrent-Fontes

SOCIÉTÉDeux militants de Terre d’errance ont été convoqués par les gendarmes…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Les gendarmes de Lillers ont entendu, mercredi et jeudi, deux bénévoles de l’association Terre d’errance. L’association est l’objet d’une enquête du procureur de Béthune depuis que le maire de Norrent-Fontes, dans le Pas-de-Calais, a pris un arrêté municipal interdisant la reconstruction d’un camp de migrants sur sa commune.

L’arrêté du maire de Norrent-Fontes, Bertrand Cocq, a été pris début août. Il interdisait la reconstruction d’un camp pour les migrants qui avait brûlé en avril. L’argument de l’élu était que le camp se trouvait sur une zone non constructible.

Des palettes et des tôles

Dans un premier temps, l’association Terre d’errance, qui s’occupe des quelque 150 migrants présents sur le site, avait tenu à respecter l’arrêté « dans l’espoir de nouvelles discussions » avec le maire. Le chantier de reconstruction avait donc été stoppé, laissant en plan le baraquement fait de palettes et de tôles.

Entre-temps, les migrants étaient revenus s’y installer. Fin août, après de fortes pluies, les militants avaient tout de même décidé d’installer des bâches pour protéger de l’humidité les occupants du camp. « C’est à cause de ça que le maire a porté plainte », explique le docteur Patrick Fumery, bénévole de l’association.

Mercredi, le médecin a été convoqué par la gendarmerie de Lillers pour être auditionné : « La présidente de Terre d’Errance et moi avons été reconnus sur place, c’est pour cela que nous seuls sommes convoqués ». Le Dr Fumery explique que, lors de son audition, les gendarmes ont tenté de lui « soutirer des noms ». « Moi, je parle en mon nom et cette convocation ne fait que renforcer mes convictions », assure le médecin.

Pas de plainte

De son côté, Bertrand Cocq assure qu’il n’a « pas déposé de plainte contre l’association mais que ces auditions entrent dans le cadre normal de la procédure ». Au sujet du camp, l’élu campe sur ses positions : « Notre commune de 1500 habitants n’a pas les moyens d’accueillir 150 migrants », martèle-t-il.

Sous la mandature précédente, Bernard Delattre, l’ancien maire écologiste, avait donné son accord pour l’installation de ce camp qui était constitué de cinq cabanes.