Renforts temporaires. Mercredi, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé l’arrivée prochaine de 120 policiers supplémentaires pour renforcer les effectifs déjà présents à Calais.
Cette annonce intervient au lendemain de la mort d’un 9e migrant sur et aux abords du site d’Eurotunnel, à Calais. Bernard Cazeneuve a promis que deux unités de forces mobiles allaient être temporairement affectées à la sécurisation de la frontière à Calais « et notamment du site d’Eurotunnel ». Le nombre de policiers en poste à Calais devrait donc bientôt atteindre les 470.
L’Etat a mis les moyens
Cependant, le ministre précise que « Le groupe Eurotunnel doit également prendre ses responsabilités » en parlant de la sécurisation du site où des migrants tentent chaque nuit de s’infiltrer pour monter à bord des camions en partance pour Grande-Bretagne via le tunnel sous la Manche.
Mercredi matin, dans sa déclaration, Bernard Cazeneuve a tenu à rappeler que « L’État a multiplié par cinq les moyens en forces de l’ordre qu’il consacre à la gestion de la situation à Calais depuis 2012 ».
Des chiffres manipulés ?
Sur France Info, le PDG d’Eurotunnel, Jacques Gounon, a évoqué des « invasions systématiques, massives, peut être même organisées » de migrants sur le site du Tunnel. Ainsi, 2000 migrants auraient pris d’assaut le terminal Eurotunnel dans la nuit de lundi à mardi et 1500 la nuit suivante.
Ces chiffres sont largement mis en doute par les associations sur place. Sur le site Passeurs d’hospitalité, blog qui donne la parole aux migrants, on y évoque « ces 2000 migrants fantômes », un chiffre que « rien ne vient corroborer sur le terrain ».
Un autre blog, Calais Migrant Solidarity, précise que ces chiffres ne représentent pas le nombre de migrants qui tentent de passer, mais le nombre de migrants pris sur le fait en une nuit : « Après avoir été pris, ils sont relâchés en dehors du site et tentent de nouveau leur chance ». Point de vue auquel se rallie la maire de Calais, Natacha Bouchard, qui a évoqué, sur France Info, 2000 tentatives réalisées par seulement « 150 à 250 migrants ».