JUSTICEOctuple infanticide: Dominique Cottrez admet que son père ne l'a pas violée

Octuple infanticide: Dominique Cottrez admet que son père ne l'a pas violée

JUSTICEA Douai, les Assises du Nord jugent jusqu’à vendredi les huit infanticides découverts en 2010 à Villers-au-Tertre…
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Coup de théâtre à Douai. Dominique Cottrez a craqué en admettant n'avoir amais subi de viol de la part de son père.

Au terme d’un éprouvant interrogatoire mené par la présidente du jury, par l’avocat général et sa substitut, et finalement par son propre avocat, l’accusée du procès pour octuple infanticide est donc revenue sur la version des faits qu’elle maintenait depuis plus de 4 ans.

Mobile des infanticides

La cour d’Assises du Nord examinait ce lundi après-midi les circonstances dans lesquelles Dominique Cottrez aurait développé une relation incestueuse avec son père, décédé en 2007.

Cette relation faisait partie des motivations avancées par l’accusée dans la genèse des infanticides découverts en 2010, Dominique Cottrez ayant déclaré qu’elle craignait d’avoir un enfant de son père.

Octuple infanticide : Aux origines du déni de grossesse de Dominique Cottrez

Questionnée longuement, précisément, patiemment, par la présidente, Dominique Cottrez a de nouveau daté l’âge (8 ans) des premiers attouchements. Puis la relation, « consentie », qui se serait réinstallée vers 23 ans, après la naissance de sa première fille. On parle alors de « baby-blues », d’un père « plus tendre » que le mari, et que l’on préfère même au mari.

Le procureur le pressentait

« Encore une nouvelle version », a fulminé Annelise Cau, la vice-procureure, pointant les contradictions de Dominique Cottrez, laquelle avait affirmé auparavant que son père l'avait forcée à reprendre leurs relations.

Son collègue Éric Vaillant, a poursuivi sur le fond. Il voit que l’accusée perd pied. « Vous pouvez encore rétablir la vérité, ce n’est jamais trop tard. Car si ce que vous dites est vrai, Mme Cottrez, ce père que vous décrivez est un immense salopard. C’est bien ça ? » « Oui. C’est mon père », élude Dominque Cottrez d’une voix frêle.

Me Berton provoque la débâcle

C’est son propre avocat, Me Frank Berton, qui a porté l’estocade. D’une voix forte, parfois agacée, il pointe lui aussi les sentiments contradictoires de Dominique Cottrez à propos de ce père qu’elle aimait comme la « prunelle de ses yeux ».

« Vos filles, elles sont là dans la salle. Votre père, qui est aussi leur grand père, a fait tout ça ? (…) Jurez, sur la tête de vos filles, que votre père vous a violée ». Silence, sueur. La cour, le public, tout le monde retient son souffle.

L’avocat répète sa question, se rapproche tout près. Son regard la transperse, elle se livre: « Non ». C’est la débâcle. « Votre père ne vous a pas violée ? », insiste Frank Berton. « Non », Hochements de dénégation, Dominique Cottrez s’effondre. La séance est suspendue.