CONSOMMATIONLille : Action des Jeunes agriculteurs contre la viande d'origine «floue»

Lille : Action des Jeunes agriculteurs contre la viande d'origine «floue»

CONSOMMATIONAu rayon boucherie de Carrefour Euralille, les éleveurs ont collé des étiquettes sur les viandes dont la provenance est vague…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Aux origines de la viande. Le syndicat des Jeunes agriculteurs du Nord-Pas-de-Calais a organisé, mercredi, une action pour pointer du doigt les problèmes de traçabilité des viandes en Europe.

Contre l'« Origine Union Européenne »

Mercredi matin, une dizaine de membres des Jeunes agriculteurs (JA) se sont rendus au magasin Carrefour, à Euralille, pour déposer des étiquettes sur les viandes dont la provenance leur semble « floue ».

« Le souci, c’est que la réglementation n’est pas la même pour tout le monde, déplore Guillaume Traisnel, éleveur bovin et président des JA pour le canton de Quesnoy-sur-Deûle. Pour les éleveurs français, la loi est très stricte sur l’origine. En Europe, c’est autre chose ». Les JA se battent contre les « Transformé en Allemagne », « Origine CEE » et autre « Origine Union Européenne ».

Au rayon boucherie de Carrefour, sous l’œil des vigiles, l’agriculteur exhibe une barquette de rôti de porc : « Là, par exemple il est écrit ''Origine Union Européenne'', ça ne veut rien dire ». Et de lui coller une étiquette « Viande de nulle part ». Guillaume Traisnel assure que ce combat de la traçabilité, ils le mènent avant tout pour les consommateurs : « Les gens ont le droit de savoir ce qu’ils mettent dans leurs assiettes », déclare-t-il.

Consommateurs patriotes

Cependant, les JA prêchent aussi pour leur paroisse. Ils espèrent bien réveiller la fibre « patriotique des consommateurs ». « Dans certains pays d’Europe, les coûts supportés par les éleveurs sont très faibles. Ils peuvent s’adapter aux prix très bas imposés par la grande distribution », déplore le président cantonal. Il souhaite donc que les consommateurs français soutiennent les producteurs français en achetant « local ».

Du côté de chez Carrefour, on se refuse officiellement à tout commentaire. Néanmoins, un manager a expliqué à demi-mot qu’il « préférerait travailler avec des producteurs locaux, quitte à vendre un peu plus cher », mais laissait sous entendre qu’augmenter les prix était « compliqué ».