C’est l’un des derniers vestiges de la splendeur de Cambrai : la ligne ferroviaire directe avec Paris est de nouveau menacée par une refonte des liaisons nationales Intercités.

Le rapport de la commission Duron, rendu ce mardi au ministère des Transports, recommande en effet la suppression du dernier aller-retour quotidien sans changement qui subsistait entre Paris et Cambrai. La commission souhaite l’interruption de la liaison Intercité à Saint-Quentin, avec une reprise du tronçon Saint-Quentin-Cambrai par une liaison TER.

Les élus sont critiques

Les TER assuraient déjà huit allers-retours par jour entre Saint-Quentin et Cambrai, mais la logique d’ensemble échappe à Philippe Rapeneau, leader du groupe UMP-UDI au Conseil régional Nord-Pas-de-Calais. « On parle bien de trains d’équilibre du territoire, non ? On peut discuter d’un changement, mais il faudra m’expliquer pourquoi il faut enlever des trains pour les rendre plus rentables… »

Dans son analyse, la commission Duron fait valoir que seuls 1 % des voyages effectués sur l’axe Paris-Cambrai se terminent effectivement… à Cambrai. En réalité, selon les chiffres du rapport, 90 % des voyageurs s’arrêtent à Saint-Quentin ou avant, à Compiègne. La commission propose donc l’augmentation des fréquences sur Paris-Saint-Quentin (de 11 à 14 allers-retours par jour).

Travail tronçon par tronçon

La même méthode est proposée sur le Paris-Maubeuge, avec un tronçon Saint-Quentin-Maubeuge « adapté » à la baisse (trois trains par jour au lieu de cinq). Et sur Paris-Amiens-Boulogne, la fréquence est abaissée entre Amiens et Boulogne, et renforcée sur Paris-Amiens.

« Mais si on applique la même méthode, tronçon par tronçon, on peut aussi stopper plus de la moitié des liaisons TER. Ça n’a pas de sens », grince Dominique Plancke, président (EELV) de la commission transports du conseil régional Nord-Pas-de-Calais.