SOCIETENord: Silence et colère lors de la marche blanche pour Aurélie Châtelain

Nord: Silence et colère lors de la marche blanche pour Aurélie Châtelain

SOCIETECe dimanche, à Caudry, plus de 2.500 personnes ont rendu hommage à la jeune femme tuée la semaine dernière à Villejuif...
Mikaël Libert

Mikaël Libert

La région du Nord-Pas-de-Calais n'en finit plus de pleurer ses enfants. Une semaine après la marche blanche pour la petite Chloé, tuée à Calais, c'était au tour de Caudry, près de Cambrai, de rendre hommage à l'une des siennes, Aurélie Châtelain.

Ce dimanche, l'émotion se lisait sur les visages des quelque 2.500 personnes rassemblées sur la place de la mairie de Caudry. Le silence cachait mal la peine et la colère des habitants dont le quotidien a basculé avec le meurtre de l'ancienne professeure de fitness.

«C'est un grand malheur»

«Elle ne méritait pas ça, ce n'est pas juste», souffle Stéphanie qui attend, une rose à la main, de prendre le départ de la marche blanche. Brigitte, 68 ans, ne parvient pas à contenir ses larmes: «c'est un grand malheur, on n'est à l'abri de rien, glisse-t-elle dans un sanglot. Elle est morte pour nous, pour la France».

«Je suis en colère»

Sur le parvis de la mairie, la famille et les proches prennent place. En larmes, la mère de la jeune femme ne peut rester debout. Ils ne s'exprimeront pas. Guy Bricout, maire de Caudry prend la parole: «Je suis en colère de ne pas avoir de nouvelles des autorités. Je suis en colère que trois avocats se soient rués pour défendre l'assassin. Je suis en colère pour tout ce que la famille d'Aurélie a subi». L'élu réitère sa volonté de voir attribuer la légion d'honneur à Aurélie et souhaite faire de son orpheline, une pupille de la Nation.

Peu avant midi, les cloches de l'église sonnent un glas qui résonne dans un silence pesant. Les élèves de l'école de danse, où Aurélie donnait des cours, brandissent une banderole. «Hier tu dansais parmi nous... aujourd'hui tu danses parmi les anges», peut-on lire. Lentement, ils prennent la tête d'un très long cortège qui traversera une ville unie dans la douleur. «Répondons à la haine par la fraternité», avait lancé un élu de Villejuif, présent, ce dimanche à Caudry.