Epuisé mais heureux. A peine la ligne d'arrivée franchie, Florian Sénéchal reprend ses esprits sur la pelouse du Vélodrome. Visage marqué par la poussière, traits tirés par la fatigue, le coureur de 21 ans a aussi le sourire aux lèvres. Dix-septième de Paris-Roubaix, le Cambrésien a surtout l'honneur de terminer premier Français de ce cru 2015. Mieux, le Nordiste a fini avec la plupart des favoris à seulement trente secondes de Degenkolb, le vainqueur du jour.

«J'ai mal commencé par une crevaison mais plus ça allait, mieux je me sentais. J'ai réussi à revenir avec les meilleurs au Carrefour de l'Arbre et je n'ai rien lâché pour rester avec eux. J'ai même essayé de partir mais j'étais à bout. Mais je suis content pour moi et pour mon équipe», se réjouit le coureur de l'équipe Cofidis.

«J'ai vu que je pouvais gagner Paris-Roubaix»

Vainqueur de Paris-Roubaix juniors en 2011, le Cambrésien a confirmé tous les espoirs placés en lui sur la reine des classiques. A seulement 21 ans, Sénéchal poursuit sa progression. 49e l'an passé, le Nordiste a réussi à se faire une place dans le top 20 cette année. De quoi nourrir de gros espoirs pour l'avenir. «Je vais travailler encore davantage. J'ai vu que je pouvais gagner Paris-Roubaix», assure cet amoureux de l'Enfer du Nord.

Un Nordiste biberonné aux pavés

Il faut dire que le natif de Cambrai a été biberonné aux pavés. «C'est la course à laquelle je pense tous les jours. C'est ma course, je suis chez moi, sur mes terres. A chaque coin de rue ce dimanche, j'entendais "Florian". Même les motards m'ont soutenu. Cette course vaut dix Tours de France pour moi», lâche, très ému, Florian Sénéchal. Un gamin de 21 ans qui devrait vite devenir le porte-drapeau d'une région nordiste qui n'a plus eu de vainqueur local à Roubaix depuis... 1914. La fin de la disette est peut-être pour bientôt.