Jamais un club français de basket féminin n'a bénéficié d'une telle exposition médiatique. Télés, radios, journaux, les Castors de Braine sont suivis par tous les médias belges depuis leur qualification en finale de l'Eurocoupe féminine. Preuve de cet engouement populaire, le club, qui s'est imposé jeudi dernier dans le Nord en finale aller (64-68), a accepté de se délocaliser pour jouer ce match retour au Spiroudrome de Charleroi, rebaptisé Castordrome pour l'occasion.

6.500 places à guichets fermés

Au lieu de leur salle habituelle de 2.000 places, les Belges vont donc parcourir quarante kilomètres pour jouer dans une salle à guichets fermés...de 6.500 places. Du jamais vu pour un club belge de basket féminin. «Ça dépasse tout ce qu'on aurait pu imaginer. Braine l'Alleud est une cité-dortoir située à 25 kilomètres de Bruxelles. Mais c'est une ville qui a une vraie culture basket. A la fin des années 80, leur équipe masculine a fini plusieurs fois deuxième du championnat sans jamais rien gagner avant de faire faillite. Mais aujourd'hui, à travers les filles, les Castors ont redonné de la fierté à toute cette ville», explique Guy Milecan, journaliste au quotidien belge Le Soir.

Le premier club de basket belge qui peut remporter une coupe d'Europe

Mais si le club réussit à drainer autant de soutien derrière lui, il le doit surtout à ses exploits européens. Pour la première fois de son histoire, le basket belge a un club féminin en finale d'une coupe d'Europe. Mieux, les Castors sont à quarante minutes d'un premier sacre européen que même les équipes masculines n'ont jamais remporté. «Wallons et Flamands se rassemblent autour de cette équipe. Tout un pays est derrière elles. Voir 6.000 Belges dans une salle pour les soutenir, on se pince pour y croire. C'est vraiment surréaliste», poursuit le journaliste.

Villeneuve d'Ascq est prévenue. Pour inverser la tendance, les filles de Fred Dusart devront battre les Belges de plus de quatre points mais aussi résister à une pression populaire jamais vue à ce niveau.