SOCIÉTÉNord-Pas-de-Calais: Gel de l'accueil hivernal des SDF, les association scandalisées

Nord-Pas-de-Calais: Gel de l'accueil hivernal des SDF, les association scandalisées

SOCIÉTÉPlusieurs associations d'aide aux sans-abri s'insurgent après l'annonce du blocage des admissions dans les accueils d'urgences...
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'hiver n'est pas fini, mais l'état gèle tout. Depuis le 1er mars, les associations d'aide aux sans-abri, qui gèrent des places d'accueil d'urgence dans le cadre de la veille saisonnière, n'ont plus le droit d'accueillir de nouveaux arrivants. C'est la deuxième année que la «mesure» est reconduite et les associations sont scandalisées.

Pour la veille saisonnière, les places d'hébergement d'urgence sont financées par l'Etat jusqu'au 31 mars. «Il y a des lits vacants et des personnes qui en ont besoin, mais nous sommes obligés de les refuser», se désole Mireille Charonnat, présidente de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS 59-62). «Jeudi, nous avons dû laisser plus de 300 personnes à la rue rien qu'à Lille, poursuit Mireille, c'est inacceptable.»

Une logique implacable

«Chaque année, au 31 mars, nous râlons auprès du préfet parce que nous devons remettre des centaines de personnes à la rue», explique la présidente de la Fnars. De fait, en fermant les places qui se libèrent au fur et à mesure, il y aura moins de monde à mettre dehors à la fin: «et l'Etat pense que les associations vont râler moins fort», glisse la présidente. Pour la préfecture du Nord, «il n'y a pas de gel», et «l'ensemble des 336 places ouvertes à Lille sont actuellement occupées».

Mais, selon la Fnars, le problème est ailleurs. Les associations manquent cruellement de logements à proposer aux personnes qui ont passé la phase «urgence» et sont actuellement en hébergement d'insertion. «Si les personnes en insertion ne sont pas relogées, elles occupent les places des personnes en urgence qui, du coup, retournent à la rue», avoue Mireille Charonnat. La présidente de la Fnars reconnaît que Lille fait des efforts, «alors que d'autres grosses villes beaucoup moins». «Les bailleurs privés ou publics ont peur de louer à des personnes fragiles, constate Mireille. On se demande parfois où est le fameux vivre ensemble».