JUSTICELe réseau présumé de prostitution de René Kojfer

Procès du Carlton: Quel rôle a joué René Kojfer dans l'organisation du réseau présumé de prostitution?

JUSTICELe deuxième journée du procès dit du Carlton de Lille a permis de mettre en lumière la façon dont les patrons de l'hôtel lillois se payaient des prostituées...
Gilles Durand

Gilles Durand

En pleurs, elle va livrer son histoire. Le témoignage de Jade*, ancienne prostituée, a marqué l'audience de ce mardi, dans le procès dit du Carlton de Lille, qui se tient jusqu'au 20 février au tribunal correctionnel de Lille. En attendant l'audition de Dominique Strauss-Kahn, prévue la semaine prochaine, la justice s'est penchée sur l'organisation d'un présumé réseau de prostitution au sein de l'hôtel lillois dans le cadre de cette affaire de proxénétisme aggravé.

«Les filles servaient de desserts»

«C'est René qui organisait les rencontres dans un appartement derrière le Carlton», assure Jade. Elle précise avoir participé à trois ou quatre «repas», avec le directeur du Carlton et le propriétaire de l'hôtel. Repas où «les filles servaient de desserts», ironise-t-elle. Dans cet appartement lillois, pas de Dominique Strauss-Kahn. L'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) entrera en scène plus tard.

«Je l'ai aidée»

La justice s'intéresse, pour l'instant, à l'organisation lilloise et notamment à l'activité de René Kojfer. L'ancien chargé de relations publiques de l'hôtel fréquente régulièrement les prostituées, mais a-t-il joué les proxénètes? Il s'en défend. «Trouvez-vous normal de mettre en relation une femme de 20 ans avec vos amis, sachant qu'elle est en grande précarité?», demande le président. «Je l'ai aidée. Elle était battue par son mari», répond René Kojfer. «En quelque sorte, vous lui rendiez service?», glisse le président.

«Il me présentait des clients»

Une autre prostituée vient témoigner à la barre: «J'ai eu une relation avec M. Kojfer. Je ne l'ai pas fait payer car il me présentait des clients». Une écoute téléphonique dévoile qu'au moins une fois, René Kojfer a réservé une chambre pour une passe. L'étau se resserre. René Kojfer suffoque. Il entend de plus en plus mal. «Je ne suis pas bien. Faut arrêter, autrement, je vais m'énerver!», souffle-t-il. Suspension de séance. Reprise des débats ce mercredi.

*20 Minutes a changé les prénoms des prostituées à la demande de leur avocat.