La caisse d'assurance retraite Nord-Picardie (Carsat) fait son mea-culpa. Fin novembre 2014, plus de 7.000 dossiers étaient en souffrance, laissant autant de «jeunes retraités» sans la moindre pension. Depuis, la situation a évolué. Une partie du retard a été résorbé grâce à diverses mesures mais le retour à la normale n'est pas attendu avant le mois de mars.

Quelles mesures adoptées? Environ 1.200 personnes ont d'ores et déjà touché une aide exceptionnelle de 800 euros en décembre. Ensuite, par dérogation, la Carsat a mis en place une mesure de liquidation transitoire. En clair, les dossiers en attente et à venir dont l'entrée en jouissance (EJ) est dépassée pourront être payés immédiatement, même s'ils sont incomplets. La régularisation sera faite sous six mois. Par ailleurs, d'autres Carsat en France ont délesté l'antenne Nord-Picardie de 3.000 dossiers dont 1.431 ont déjà été payés.

Combien de personnes restent concernées? Si la masse de dossiers en souffrance n'en est plus au niveau de fin novembre (7.132), le nombre de jeunes retraités sans pension reste conséquent. La Carsat estime qu'à la fin du mois de janvier, il restera 2.400 dossiers à traiter dont l'EJ est dépassée. A ce chiffre, il faut ajouter 2.364 dossiers déposés tardivement. Henri-Pierre Radondy, directeur général de la carsat, «espère pouvoir résorber le retard d'ici à la fin du mois de mars».

Comment en est-on arrivé là? Les Carsat estiment leurs charges de travail à venir en fonction de projections démographiques. Mais, problème, ce n'est pas une science exacte. D'ailleurs, à l'instar de l'antenne Nord-Picardie, la Carsat Languedoc-Roussillon accuse aussi des retards de traitement. «Nous n'avions pas bien anticipé le nombre de personnes qui allaient déposer un dossier dans le cadre de la mesure "carrière longue"», regrette Henri-Pierre Radondy. Sur le dernier trimestre 2014, plus de 15.000 dossiers ont été reçus, contre 12.000 en 2013. Un comble, la Carsat a même été surprise par le départ en retraite de 55 de ses salariés en fin d'année. Un nouveau «pic» est attendu en 2016, mais l'organisme a pris les devants: «27 agents ont été embauchés et 24 autres à suivre», glisse le directeur général.