MÉDIAS«Charlie Hebdo»: Le numéro «des survivants» épuisé en cinq minutes au Furet du Nord, à Lille

«Charlie Hebdo»: Le numéro «des survivants» épuisé en cinq minutes au Furet du Nord, à Lille

MÉDIASCertains clients de la célèbre librairie sont arrivés deux heures avant l'ouverture pour se procurer un exemplaire ...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

A Lille ce mercredi matin, le Furet du Nord avait mis en place une organisation particulière pour écouler ses 100 exemplaires de Charlie Hebdo dans le calme: trois caisses dédiées, un exemplaire par personne distribué un par un par le directeur du magasin lui-même. «On a déjà l’expérience de certaines ouvertures agitées, pour le lancement de jeux vidéo par exemple», confie Christophe Delhommeau.

L’impatience est certaine: plusieurs dizaines de clients ont commencé à se masser dès 7h30 devant les entrées du magasin, soit deux heures avant l’ouverture. Le magasin aura 400 exemplaires de plus à vendre dès jeudi, mais ils n’ont pas voulu attendre. «Il fallait être là dès ce matin, pour prouver notre soutien à la liberté de la presse», explique Louis, l’un des premiers acheteurs venu de Templeuve, dans la banlieue lilloise, tout exprès.

Charlie, un symbole

«J’étais censée être en cours ce matin, mais je n’ai pas voulu rater ça, confie aussi Amandine, étudiante en biologie. C’est symbolique, ce qui est arrivé en France a une importance mondiale». D’ailleurs, Robert, lui, dit s’être levé à 4h30 du matin pour venir de Namur (Belgique). «J’ai pris le premier train à 5h37, je suis arrivé à Lille à 8h10 mais alors c’était la ruée vers l’or. Je n’ai pas eu d’exemplaire, mais je suis abonné donc je vais attendre de chez moi».

L’attente devant les grilles du magasin n’a pas du tout pesé à certains, contents d'avoir discuté «un peu» avant l'ouverture. Claire, étudiante, était déterminée: «C’était important d’être là car ça m'a touché humainement pour tous les gens qui ont été tués.». Son soutien passe par un réabonnement à Charlie Hebdo «et à d’autres journaux aussi». «Ce qui s’est passé nous rappelle l’importance de la liberté de la presse».

Tout le monde n'est quand même pas du même avis: mécontente d’avoir été filmée en attendant devant les grilles, une cliente a passé plusieurs minutes à traiter les journalistes «d’enfoirés». Pour avoir le droit de travailler ce matin-là, «vous n’avez qu’à faire des dessins» estime-t-elle. Une fondamentaliste du crayon.