ATTENTATSMarche républicaine : Le leader de Skip the use trouve la France «très rock 'n roll»

Marche républicaine : Le leader de Skip the use trouve la France «très rock 'n roll»

ATTENTATSMatt Bastard, le leader du groupe français Skip the Use, donne son sentiment sur les événements de Paris et la marche qui a mobilisé la France entière...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Matt Bastard, leader de Skip the Use, partage son temps entre la France et Los Angeles, d'où il a vécu les attentats à Paris et la mobilisation qui les a suivis. Pour 20 Minutes le chanteur punk-rock a accepté de commenter les événements.

Comment vit-on tout cela quand on est un Français à Los Angeles?

Je suis proche d'Arthur de Pins, qui a dessiné pour Fluide Glacial, qui connaissait pas mal de monde chez Charlie. C'était très très dur, parce que nous, on vient de l'irrévérence, des Berruriers [noirs], de Fluide, de Charlie, du Canard Enchaîné, on a été élevés avec ça, et si ça s’arrête, c'est l'obscurantisme. Mais ce qu'on a vu dimanche avec les marches en France et dans le monde, ça nous a abasourdis.

Vous avez été surpris par la réaction des Français?

Dimanche devant ma télé, je me suis dit que la France était vraiment rock’n’roll. La mobilisation en soutien à Charlie, aux policiers, montre que les gens savent se mobiliser pour lutter contre la barbarie.

Et le punk, alors?

Mais le punk, c'est pas dire comme un gros crétin qu'un policier mort, c'est pas grave. Saluer un policier qui s'appelle Ahmed, qui est mort pour la France en essayant de sauver des gens, ça c'est être punk.

Mais le plus dur c'est maintenant. Nous les artistes, on doit être là pour aider les gens à réfléchir sur la société, sur des sujets difficiles [sur son album Little Armageddon Skip The Use évoque directement le terrorisme dans Story of Gods and Men]. Tout ce qu'on a toujours voulu à Skip the Use, c'est que les gens parlent de ces sujets, qu'ils soient d'accord ou pas. Il y en a marre de faire des chansons à la con pour gagner du blé .On ne veut pas être relous en concert, on aime s'amuser, mais on est là aussi pour aider les gens à prendre du recul.