SANTEIVG: A Lille, 40 ans après la loi Veil, le planning familial toujours plus sollicité

IVG: A Lille, 40 ans après la loi Veil, le planning familial toujours plus sollicité

SANTELes consultations et demandes d'information auprès du planning familial ont bondi de 82% en sept ans. Quarante ans après la loi Veil, le besoin d'information sur la sexualité est toujours autant d'actualité...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

«Je n'imaginais pas qu'on en serait encore là après tant d'années». Véronique Séhier milite au Planning familial de Lille depuis 35 ans. Aujourd'hui coprésidente de l'association (qui a ouvert à Lille en 1967), elle ne se lasse pas de prêcher le droit à l'avortement, à la contraception, et à l'éducation sexuelle.

Il y a du pain sur la planche: ici, en sept ans, le nombre de consultations médicales et autres demandes a bondi de 82%.

Différences selon les territoires

Pour Lucie Vidal, la directrice, c'est en partie le résultat de la communication menée pour mieux informer au collège (grâce au Conseil général) ou dans les milieux festifs. Le centre répond aux interrogations sur les modes de contraception, sur la sexualité, sur l'IVG...

Mais son «succès» est aussi révélateur d'un manque dans le réseau de santé nordiste. Ainsi l'association a ouvert un accueil à Fourmies (à plus d'une heure de Lille) il y a un an et demi, après le départ du dernier médecin titulaire qui pratiquait des avortements à la maternité.

Délais qui s'allongent

Même ici en ville, les services de proximité se raréfient, et les délais s'allongent pour obtenir une échographie de datation... Le Planning Familial est là aussi pour résoudre ce type de problème. Mais Lucie Vidal prévient: «L'accès libre et anonyme à l'avortement peut être aussi remis en cause pour des raisons économiques». Déjà, Véronique Séhier assure que «certains centres exigent une carte vitale, ou font payer d'avance des actes que la loi prévoit comme gratuits».

Alors le public se tourne vers les ressources disponibles. Au risque d'un mauvais conseil. Ce mardi, le centre a reçu une jeune femme qui avait demandé conseil à son pharmacien après une IVG: «À tort, on lui a conseillé de ne pas tout de suite reprendre la pillule, et elle est retombée enceinte. Maintenant elle est en danger», soupire le médecin qui a réalisé l'entretien.