On n’approche pas. Mercredi, le trophée de la Coupe Davis était exposé dans le village tennis, sur la place de la République à Lille. A deux jours de la finale, la sécurité du mythique saladier d'argent, propriété de l'ITF (Fédération internationale de tennis), fait l'objet d'une attention particulière et les détails du protocole de protection sont tenus secrets. Mais 20 Minutes a suivi ses traces.

Inauguration houleuse

Journalistes et officiels étaient nombreux à assister, ce mercredi midi, à l'inauguration du «village tennis» sur la place de la République, à Lille. Parmi les «huiles», Martine Aubry et Jean Gachassin, président de la Fédération française de tennis (FFT).

Au moment de faire la photo que tout le monde attendait, la maire de Lille et le patron de la FFT se sont vus interdire d'approcher du précieux saladier. Malgré les protestations, les deux cerbères chargés de garder le trophée sont restés intransigeants. «Nous avons reçu des consignes très strictes, déclare l'un des vigiles, personne ne dépasse le cordon». Jusqu'à ce qu'un membre de l'ITF donne finalement le feu vert...

Sécurité privée

La préfecture du Nord précise que «les effectifs de police n'interviennent en rien dans la protection du trophée» et qu'il s'agit de «sécurité privée». Chez BNP-Paribas, sponsor de la Coupe Davis, on confirme à demi-mot que les conditions de transport et de présentation de la coupe sont particulières: «Des gardes du corps sont chargés de sa protection et les déplacements se font en fourgon blindé». D'ailleurs, l'endroit où est entreposé l'objet mythique pendant la nuit est tenu secret. «Le cahier des charges de l'ITF est contraignant, souffle Aurélien Lehembre de BNP-Paribas Nord. La nuit, la coupe doit être sous une surveillance constante».

Objet inestimable

Le saladier d'argent a été façonné en 1900 par un orfèvre de Boston, Shreve Crump. A l'époque, il en avait coûté mille dollars à Dwight Filley Davis, le fondateur du tournoi éponyme. Au cours de l'argent massif aujourd'hui, les 6,75 kilos de métal précieux valent un peu plus de 2.810 euros. «Le saladier n'a pas de valeur marchande car il est invendable en l'état, confie Aurélien Lehembre. En fait, il est inestimable par sa valeur symbolique et historique».