Nord: Le marché de la pierre reste morose
IMMOBILIER•Les notaires du Nord-Pas-de-Calais ont dévoilé, ce mercredi, les tendances. Le volume de vente a tendance à se maintenir, pas forcément les prix...Gilles Durand
«Le marché est bloqué». Cette année encore, le conseil régional des notaires du Nord-Pas-de-Calais se montre prudent sur la situation de l'immobilier. Seul signe évident: ce sont les primo-accédents qui réalisent l'essentiel des achats, grâce notamment aux taux de prêt historiquement bas.
«Les petits prix n'ont pas vraiment baissé car la demande reste forte pour ce type de biens, résume François Bernard, président du conseil régional des notaires. Ce n'est pas le cas dans le haut de gamme. Mais les propriétaires ont les moyens d'attendre, donc le nombre de ventes baissent, mais pas les prix.»
- Les appartements. Dans le neuf, rien de neuf. On constate simplement qu'un quart des ventes dans le Nord est réalisé à Lille. Dans l'ancien, les tendances sont très disparates. Lille reste, hormis Paris, la 4e ville la plus chère de France (derrière Nice, Lyon et Bordeaux), mais constate une baisse de 2% cette année, au profit de l'arrondissement de Lille et du Douaisis, qui engrange une augmentation des prix de 4%. Ailleurs les fluctuations varient énormément, avec des baisses de 15% à Béthune ou de 11% à Valenciennes et des hausses allant jusqu'à 8% à La Madeleine et 6% à Mons-en-Barœul.
Au sein des quartiers lillois, même contraste entre Wazemmes (+1,3%) et Fives (-21%). «Beaucoup de studios se sont vendus l'an dernier, il y a eu moins de ventes cette année, ce qui a fait très vite baisser les prix», explique François Bernard. Sur les dix dernières années, Wimereux, Merlimont, Lille Bois Blanc et Croix sont les seuls secteurs où la hausse est supérieur à 100%.
- Les maisons. La baisse est générale dans toute la région pour l'ancien. A Lille, elle atteint 1,7%, bien loin de Marcq-en-Barœul qui enregistre une chute de 11%, mais reste sur cinq ans, le secteur nordiste le plus rentable en terme d'investissement (+23%). «II est clair que les ventes et les achats qui fleurissaient dans l'euphorie des bonnes périodes ont fortement ralenti, précise François Bernard. Les transactions se font désormais davantage par nécessité.»
- Les terrains à bâtir. Constat: les terrains se vendent à des prix plutôt élevés par rapport à l'an dernier. Surprise de taille, ils sont en baisse dans l'arrondissement de Lille (-8,5%), alors qu'il flambe dans le Douaisis (+20%). «De nombreuses communes limitrophes ont libéré du foncier en augmentant le volume de terrains à bâtir. La pression est donc moins forte autour de Lille», souligne François Bernard.