Écrire qu'ils sont exaspérés serait en dessous de la réalité. Une quinzaine de commerçants de la rue Jules-Guesde ont décidé de frapper l'État et la ville au portefeuille pour se faire entendre. Selon la Voix du Nord, ils menacent de ne plus payer les taxes réclamées par les autorités le temps que celles-ci fassent respecter la loi dans le secteur. «On mettra les sommes sur un compte séquestre», affirme un marchand de chaussures.

Lourd passif

Cela fait des années qu'ils dénoncent la dégradation de la sécurité dans l'une des principales artères commerçantes du quartier. Mais le deal, la vente de contrefaçons à la sauvette et les pickpockets en tout genre n'ont finalement jamais cessé, malgré l'instauration en 2010 d'un Groupe local de traitement de la délinquance censé renforcer la coopération police-justice. Le patron de la boulangerie-pâtisserie L'Aziza, l'un des piliers historiques du secteur, évoque l'état dégradé de l'espace public (chaussée irrégulière, éclairage défaillant) pour expliquer les mauvaises fréquentations de la rue. Le chausseur, lui, prend exemple sur Barbès, à Paris, où la présence permanente d'un car de CRS aurait fini par produire des résultats.