Encadrement des loyers: A la fin, c'est Martine Aubry qui gagne
Logement•Par communiqué et par voie de presse, Martine Aubry et Manuel Valls finissent par s'entendre sur l'encadrement des loyers...Mikaël Libert
La bataille aura été de courte durée. Ce week-end, Martine Aubry, maire PS de Lille et le Premier ministre, Manuel Valls, se sont livrés à une passe d’armes autour de l’encadrement des loyers sans qu’aucun des belligérants ne se parle jamais directement.
Respecter l'engagemment 22 de François Hollande
Manuel Valls a dégainé en premier, vendredi, lors de son annonce d’une série de mesures pour relancer la construction immobilière. Le Premier ministre avait déclaré que l’encadrement des loyers, rendu possible par l’adoption de la loi Alur en mars dernier, ne serait appliqué à titre expérimental qu’à la seule ville de Paris.
Samedi, la maire de Lille avait répliqué à travers un communiqué cosigné par son adjointe au logement, Audrey Linkeheld, arguant que «Paris n’est pas la seule ville à avoir besoin d’une régulation de ses loyers», insistant sur le fait que la capitale des Flandres est la 3e ville la plus chère de France. Martine Aubry reconnaissait que, quelques mois seulement après l’adoption de la loi, les «conditions techniques n’étaient pas encore réunies» mais que Lille y travaillait par anticipation «depuis plus d’un an déjà» avec la volonté «de faire aboutir ce travail». La maire de Lille, se faisant porte-parole d’autres villes volontaires, terminait son communiqué en demandant à Manuel Valls de respecter l’engagement n°22 du candidat François Hollande, à savoir «l’encadrement par la loi du montant des loyers».
«Qu'elles le fassent»
C’est dimanche, dans les colonnes du JDD, que le Premier ministre a répondu à Martine Auby, clôturant le débat: «Si en plus de Paris, d’autres villes comme Lille sont volontaires pour expérimenter l’encadrement des loyers, qu’elles le fassent». Reste à savoir comment cela va être fait, qui pourra bénéficier de cette mesure et surtout à quelle échéance. Sur ce dernier point, l'adjointe au logement à la mairie de Lille, Audrey Linkenheld, a déclaré à l'AFP que le travail préalable d'évaluation des loyers, déjà bien avancé, pourrait prendre encore six mois.