Auchan choisit d'aider les victimes du Rana Plaza
SOLIDARITE•Les polémiques qui ont suivi l'effondrement d'un immeuble au Bangladesh ont fait plier l'enseigne de grande distribution nordiste...Gilles Durand
L’effondrement du Rana Plaza, le 24 avril 2013, avait provoqué la mort de 1.135 ouvriers. La direction d’Auchan, a annoncé, mercredi, aux représentants du personnel, que le groupe allait soutenir une opération de solidarité en faveur des victimes de cette catastrophe. Un immeuble abritant des ateliers de confection de diverses marques internationales de vêtements avait été détruit à Dacca, au Bangladesh. Vingt jours après le drame, un pantalon fabriqué pour Auchan avait été retrouvé dans les décombres.
Une aide de 1,5 million de dollars
Le groupe Auchan a toujours nié avoir passé commande à l’un de ces ateliers. Il avait également «exclu de se lancer dans une procédure d’indemnisation qui aurait constitué une reconnaissance de responsabilité», malgré la colère de certaines associations. En avril, deux d’entre elles, Sherpa et Peuples Solidaires, accompagnés par le collectif Ethique sur l’étiquette, avaient porté plainte auprès du parquet de Lille contre le groupe pour «pratiques commerciales trompeuses». Néanmoins, l’enseigne nordiste de grande distribution déclare qu’elle participera au fonds de solidarité, le Donor’s trust fund, mise en place sous l’égide de l’Organisation internationale du travail. la dotation s’élèvera à 1,5 million de dollars (environ 1,13 million d’euros). Le bureau d’achat d’Auchan compte 45 collaborateurs au Bangladesh.
Deuxième enseigne engagée
«C’est une bonne nouvelle après quinze mois de pression exercée auprès des entreprises, souligne Vanessa Gautier, porte-parole des associations plaignantes. Mais nous nous réjouirons vraiment lorsque le versement aura été effectué». après Camaïeu, Auchan est la deuxième enseigne française à participer à ce fonds de solidarité qui a recueilli, pour l’instant, la moitié des 40 millions escomptés. «Ce geste n’exonère pas pour autant Auchan de sa responsabilité et son incapacité à garantir l’origine de ses produits, ajoute Vanessa Gautier. Notre plainte reste maintenue.»