Les foyers d'urgence en état d'alerte
Plus les températures descendent, plus la tension monte au Samu social. Or ce week-end, les températures ont commencé à baisser dans la métropole. « Nous n'avons pas pu satisfaire toutes les demandes d'hébergement d'urgence, regrette Eric Delhaye, pr...©2006 20 minutes
Plus les températures descendent, plus la tension monte au Samu social. Or ce week-end, les températures ont commencé à baisser dans la métropole. « Nous n'avons pas pu satisfaire toutes les demandes d'hébergement d'urgence, regrette Eric Delhaye, président de la Coordination mobile d'accueil et d'orientation du Samu social. Son boulot ? Orienter vers les foyers les personnes démunies qui composent le 115. Ce week-end, il a dû laisser du monde à la porte. Une vingtaine d'hommes seuls et une quinzaine de familles avec enfants. La faute aux centres qui affichent complet. Et à ceux qui n'ont pas encore ouvert leurs portes, comme le foyer Martine-Bernard de Marcq-en-Baroeul, dont la capacité est limitée par un chantier de rénovation. « Nous avons eu l'accord de la Ddass tardivement, souffle Jean-Luc Rysman, le directeur adjoint. On aimerait ouvrir plus vite mais il faut monter les douches, les cuisines... » Du coup, Eric Delhaye tente de maintenir « l'équilibre entre les demandes et les places ». Tout en sachant que les premiers grands froids ne sont pas encore arrivés.
Pourtant, depuis 2000, le nombre de lits accessibles l'hiver aux démunis n'a cessé de croître dans le département . On en trouve désormais 450, dont 236 à Lille métropole, contre 400 l'hiver dernier.
« Les capacités progressent autant que la vulnérabilité des personnes », pointe Eric Delhaye. Illustration, hier soir, près de la gare Lille-Flandres, lors de la reprise de la distribution des soupes de nuit. « Dans la file d'attente, on voit de plus en plus de salariés aux côtés des sans-abri, témoigne Anne Saingier, d'Emmaüs. Lille n'échappe pas à cette tendance générale. »
V. Vantighem