Vidéo. A Haillicourt, le vin blanc en pente douce
GOÛT•Le terril a vécu sa première récolte...Olivier Aballain
N’allez pas leur parler de folklore. Perchés sur leur terril, les vignerons d’Haillicourt voient plus loin. Leur première vendange, réalisée lundi, est d’ailleurs très prometteuse. «Le raisin est très beau, bon et sucré. Et pourtant la météo n’a vraiment pas été au top», estime Henri Jammet. En équilibre instable sur les pentes schisteuses du «2bis», le vigneron des Charentes est venu superviser la récolte. En 2009, avec son ami nordiste Olivier Pucek, il avait rêvé de ce vin de terril. Deux mille pieds de vigne ont été plantés en 2011. Six passionnés ont équipé l’exploitation moyennant environ 4.000 euros de participation chacun.
Un vin rond et gras
Francis, qui a passé toute sa carrière dans les vignes du Cognac, promène un œil de connaisseur sur les grappes qui atterrissent dans son seau: «On dirait des grappes du Midi. Elles sont sèches, pas pourries». L’exposition sud-ouest du terrain et la brise qui ventile les pentes sont les alliées de cette cuvée 100% chardonnay. «Les vignes ne restent pas humides, elles sont très saines», poursuit Henri Jammet. Si la vinification est réussie, dans un an le vin sera rond, gras, bref, il n’aura rien d’un produit folklorique. Le maire de Haillicourt, Gérard Foucault, est aux anges: «Nous avons trouvé un moyen de valoriser notre patrimoine minier». L’office du tourisme du Béthunois était d’ailleurs en visite lundi sur le site.