PROCESIncontournable à Hénin

Incontournable à Hénin

PROCESLe cas de l'homme d'affaires Guy Mollet sera évoqué ce jeudi lors du «procès Dalongeville»...
A Béthune, Gilles Durand

A Béthune, Gilles Durand

Il est souvent présenté comme «incontournable». Le cas de l'homme d'affaires Guy Mollet sera évoqué, ce jeudi, au procès de détournements de fonds publics qui implique, notamment, Gérard Dalongeville. Le tribunal correctionnel de Béthune va se pencher d'abord sur le financement du Journal du pays – un gratuit qui faisait l'apologie de Gérard Dalongeville – puis sur une histoire d'extorsions de fonds à propos de projets immobiliers.

Fausse signature

On a découvert, mercredi, au huitième jour du procès de l'ex-maire d'Hénin-Beaumont, que l'ombre de Guy Mollet n'a cessé de planer. Un artisan du bâtiment est accusé d'avoir surfacturé une prestation de travaux: il est le neveu du chauffeur de Guy Mollet. Un ancien entrepreneur est soupçonné d'avoir réalisé une étude fictive sur un aménagement foncier: c'est une connaissance de Guy Mollet.

L'homme se retrouve, également, au cours du procès, au cœur d'une affaire de fausse signature. «Etes-vous associé à Guy Mollet dans sa société luxembourgeoise Interfaces? Les statuts portent votre signature», demande Francis Terquem , l'avocat de Gérard Dalongeville à un entrepreneur sur le banc des accusé. «Pas du tout. C'est un faux», répond l'accusé, consterné. «Il apparaît dans ce procès un grand nombre de faux», note Me Terquem. Réponse de Guy Mollet: «Je ne me souviens plus». L'intéressé va devoir s'expliquer plus longuement. Il apparait, dans l'acte d'accusation, comme impliqué «au travers d'opérations immobilières douteuses» et percevant «des commissions occultes lors d'attribution de commandes publiques».

■ La ville va réclamer six millions d'euros

«Le préjudice matériel est estimé à trois millions d'euros dont nous allons demander le remboursement intégral aux sociétés et personnes concernées», souligne Me Charlotte Feutrie, avocate de la commune d'Hénin-Beaumont qui s'est portée partie civile. S'ajoutent à cette somme, trois autres millions que la ville va réclamer au titre du préjudice moral. «Il est clair que le code des marchés publics n'était pas respecté», note l'avocate.