Les Etats-Unis durcissent leur opposition à la taxe carbone de l'UE
Reuters
Les sénateurs américains et l'administration Obama ont durci mercredi leur opposition à la législation de l'Union européenne (UE) obligeant les compagnies aériennes à compenser leurs émissions de CO2 et ont exercé de nouvelles pressions sur Bruxelles et l'ONU pour résoudre ce problème mondial.
Rare unité
Affichant une rare unité, les membres républicains et démocrates de la commisssion du Sénat Commerce et le secrétaire aux Transports au sein de l'administration Obama ont estimé que les standards établis par l'UE revenant à mettre un prix sur la pollution étaient irréalisables.
«L'Union européenne a pris des mesures parce qu'elle croit qu'il est nécessaire de faire un effort important pour réduire les émissions de gaz à effets de serre et je comprends pourquoi ils l'ont fait. Mais, je pense qu'une action unilatérale n'est probablement pas compatible avec le droit international», a indiqué le président du groupe de travail, Jay Rockefeller. «Je soutiens l'objectif mais je dois m'opposer à la mesure».
Kay Bailey Hutchson, chef de file des républicains au sein dans la commission, a indiqué être d'accord avec Jay Rockefeller sur ce point principal.
L'UE agit «en dehors de ses prérogatives»
«L'Union européenne, avec son programme d'échange d'émissions, agit en dehors de ses prérogatives et cela aura très certainement un effet négatif sur notre industrie de l'aviation», a-t-elle déclaré. «L'UE doit revenir en arrière».
Ces propos constituent les commentaires les plus virulents faits jusqu'ici par les sénateurs sur cette question. Certains observateurs redoutent que cette querelle ne déclenche une bataille commerciale mondiale alors que la taxe carbone mise en place par l'UE s'applique à tous les transporteurs aériens depuis janvier.
Le secrétaire aux Transports, Ray LaHood, a accusé l'Europe de faire cavalier seul en imposant de façon unilatérale cette taxe carbone et a indiqué que l'administration Obama exhorterait l'UE à suspendre son application.
«Nous avons besoin de voir des signes tangibles de flexibilité de la part de l'UE», a déclaré Ray LaHood.
L'administration a menacé de prendre des mesures, sans en spécifier la teneur, si un compromis n'était pas trouvé, mais le secrétaire aux Transports a indiqué qu'aucune décision n'avait été prise.
Toutefois, il a fait savoir que les discussions au sein de l'administration portaient sur la possibilité pour les Etats-Unis de déposer une plainte officielle auprès de l'ONU. Ce geste relèverait les enjeux diplomatiques et introduirait un problème juridique épineux sans garantie de résultats.
Le 15 mai dernier, Bruxelles avait indiqué qu'une dizaine de compagnies aériennes indiennes et chinoises n'avaient pas respecté sa législation sur les émissions de CO2 tandis que plus de 1.200 autres transporteurs s'étaient pliés aux exigences de l'UE.