Affaire Bettencourt: Patrice de Maistre «attend avec impatience» sa comparution jeudi
© 2012 AFP
L'ancien homme de confiance de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, incarcéré depuis près de cinquante jours, «attend avec impatience» sa comparution devant les juges d'instruction prévue jeudi matin, ont indiqué ce mercredi ses avocats dans un communiqué. Mes Pierre Haïk, Jacqueline Laffont et Christophe Cariou-Martin indiquent que leur client, «détenu à la maison d'arrêt de Gradignan depuis un mois et demi sans avoir été reconvoqué par ses juges, attend avec impatience sa comparution du jeudi 10 mai».
Ils remarquent qu'ils n'ont «pas pu obtenir la moindre précision de la part des magistrats instructeurs sur l'objet et la durée de cet acte d'instruction», ne sachant pas apparemment si Patrice de Maistre sera entendu uniquement le matin ou toute la journée, ni quelle est la finalité de la convocation. Ils avancent qu'il «paraît néanmoins logique (que la convocation) consistera pour l'essentiel en une confrontation entre Patrice de Maistre et différents témoins, dès lors que ces derniers ont été présentés par les juges, -pour justifier leur décision d'incarcération-, comme susceptibles de faire l'objet de pressions».
Soupçonné d'avoir fait revenir de suisse 4 millions d'euros en liquide
Patrice de Maistre est soupçonné d'avoir fait revenir, d'un compte suisse des Bettencourt, quatre millions d'euros en liquide entre 2007 et 2009, en sept versements, qu'il aurait destinés soit à du financement illicite de partis politiques, soit à son usage personnel. Ses avocats ont déjà demandé à ce qu'il soit confronté à trois personnes, l'ancien majordome de Liliane Bettencourt, Pascal Bonnefoy, le banquier suisse des Bettencourt, René Merkt, et le patron de l'organisme Cofinor qui rapatriait les fonds, Vahé Gabrache.
«La nécessité de cette confrontation a été d'ailleurs unanimement soulignée, tant par la défense, que par le juge d'instruction, le juge des libertés et de la détention, le Parquet et la Chambre de l'instruction, qui a rappelé à deux reprises l'obligation de réaliser ces actes "à très brève échéance"», soulignent-ils. Les avocats de M. de Maistre, à qui une remise en liberté a été refusée deux fois depuis le 23 mars, ont estimé que la seule raison pour laquelle leur client est en prison était la volonté des juges de faire "pression" sur lui pour qu'il confesse avoir participé à un financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy.