Rio+20. Pour Brice Lalonde, le sommet sera «une aventure qui commence»

Rio+20. Pour Brice Lalonde, le sommet sera «une aventure qui commence»

A.C. avec AFP

A.C. avec AFP

Brice Lalonde, coordinateur de Rio+20, estime que la conférence sur le développement durable qui se tiendra à Rio en juin devrait être «le début d'un cycle, une aventure qui commence». Interrogé par l’AFP, Brice Lalonde s’est déclaré «très content qu'il y ait autant de chefs d'Etat et de gouvernement qui viennent, qu'il y ait beaucoup de mobilisation d'associations, de villes...» Selon lui, «Les négociations vont bon train. Jusqu'à maintenant elles ont été un peu difficiles, avec d'abord un texte assez court qui a enflé, chaque Etat a voulu rajouter quelque chose. Pour le moment c'est un texte qui manque d'ambition, je suis préoccupé d'un risque de plus petit commun dénominateur, comme dans toutes les grandes conférences consensuelles. Mais pour l'instant tout le monde dit qu'il faut que ce soit ambitieux.»

Des tensions existent entre «les partisans du développement d'abord et ceux du sauvetage de la planète, qui disent qu'on ne peut pas continuer comme ça», explique-t-il. «On est à la recherche de cette formule un peu magique pour répondre aux besoins du développement et de l'environnement. En outre, la plupart des Etats ne veulent pas de contraintes supranationales. Ce qui m'inquiète c'est que c'est une déclaration politique, donc ce qui compte ce sont les mots, même si tout le monde reconnaît l'urgence de fixer des objectifs de développement durable pour toute la planète.»

«Tout le monde est d'accord enfin pour avoir une vue d'ensemble régulière sur la planète»

Toutefois, Brice Lalonde estime qu’il y a «une dizaine d'objectifs du développement durable sur lesquels la totalité des nations s'engagera, chacun devra les décliner à sa manière de façon concrète, aussi bien les pays développés que les pays en développement. Il peut y avoir aussi un consensus sur le renforcement de la gouvernance de l'environnement, qui permettra de s'organiser beaucoup mieux. Tout le monde est d'accord enfin pour avoir une vue d'ensemble régulière sur la planète, on en a sur le climat, la biodiversité, les océans, mais pas de vue d'ensemble avec des scientifiques, les ONG, les agences spatiales... On a des gens alarmistes et des gens indifférents, ce sera pas mal si on a ça.»

Quant à savoir si le sommet de Rio débouchera sur des déclarations précises, Brice Lalonde estime qu’il y a «une bonne volonté pour arriver à quelque chose. Pour beaucoup de gens c'est le début d'un cycle, une aventure qui commence. Le verre n'est pas tout à fait plein, il y a un problème de leadership, mais il y a accord sur les priorités. On sortira quelque chose mais pas d'un coup, c'est une discussion qui ne fait que commencer, avec des résultats dans plusieurs années, c'est une espèce de virage qui s'amorce, un processus plus que des décisions directes. Ce n'est pas l'an 1, mais un engagement de tous à travailler sur telle ou telle question, on commence quelque chose qui n'aura jamais de fin. C'est plus difficile qu'on ne croyait.»