Le maintien en détention de l'ex-homme de confiance de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, renforce les soupçons sur un éventuel financement frauduleux de la campagne Sarkozy de 2007 et les juges devraient pouvoir l'interroger, a dit dimanche Michel Sapin, lieutenant de François Hollande.

C'était la première fois que l'équipe du candidat PS commentait cette évolution de l'affaire. Ecroué à Gradignan (Gironde) depuis le 23 mars, Patrice de Maistre est poursuivi pour «abus de faiblesse et abus de biens sociaux» dans une enquête visant les ponctions sur l'argent de l'héritière de L'Oréal, qui pourraient avoir servi à un financement en espèces de la campagne Sarkozy.

«Si les juges ont pensé nécessaire de maintenir en détention cette personne, ce qui est rare en période électorale, c'est qu'ils ont des soupçons avérés. Ca jette un soupçon, non pas seulement sur l'attitude de M. De Maistre, mais sur le financement de la campagne de 2007», a dit sur Radio J Michel Sapin, chargé du projet du candidat PS.

«Si les juges agissent ainsi, c'est qu'ils ont quelque chose dans leur dossier. Cela renforce des soupçons sur la beauté de la République sous Nicolas Sarkozy», a-t-il ajouté.

«Moi je veux une République qui soit relevée, renforcée, il l'a affaiblie par des comportements, ceux-ci peuvent en faire partie. (...) J'espère que (les juges) pourront poser les questions qu'ils voudront, y compris à Nicolas Sarkozy», a-t-il conclu.

Nicolas Sarkozy, qui a refusé de commenter les derniers développements de l'affaire, bénéficie, tant qu'il est chef de l'Etat, d'une immunité qui empêche toute audition comme témoin ou poursuite. Il redeviendra justiciable ordinaire en quittant l'Elysée.