Prostitution: «Dodo la Saumure» comparaît devant la justice belge

Prostitution: «Dodo la Saumure» comparaît devant la justice belge

© 2012 AFP

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Le procès pour proxénétisme du Français Dominique Alderweireld, dit «Dodo la Saumure», et de ses sept co-inculpés devant le tribunal correctionnel de Tournai, entre ce jeudi dans le vif du sujet avec l'audition des prévenus. Après une courte audience préliminaire le 1er décembre, les débats aborderont cette fois à partir de 9h le fond de l'affaire. Deux autres audiences, consacrées au réquisitoire et aux plaidoiries de la défense, sont déjà prévues le 15 et le 22 mars.

Dominique Alderweireld, dont le nom est également cité dans l'affaire de l'hôtel Carlton de Lille, dans laquelle l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn devrait être convoqué le 28 mars pour être inculpé, notamment pour complicité de proxénétisme, espère ressortir blanchi de ce procès, a indiqué à l'AFP son avocat Etienne Wery. «Il va demander l'acquittement sur tout. Il se demande pourquoi il devrait être condamné pour la tenue de "maison de débauche" alors qu'il existe plus de 3.500 établissements similaires en Belgique dont les gérants ne sont pas poursuivis», a expliqué Me Wery.

«Bars montants» et «salons de massage»

«Ce procès mettra en exergue une certaine hypocrisie de la situation en Belgique», où la loi réprime officiellement la prostitution et le proxénétisme mais «où plus aucune poursuite n'a lieu depuis des dizaines d'années», a ajouté l'avocat. Dominique Alderweireld, surnommé «Dodo la Saumure» en référence au bain salé dans lequel sont plongés les maquereaux, tient depuis des années des «bars montants» et autres «salons de massage» dans plusieurs localités belges situées le long de la frontière française. Des dizaines de jeunes femmes y ont été employées aux yeux de tous par ce natif du nord de la France.

Après des années où il n'a pratiquement pas été inquiété, «Dodo» va devoir répondre de la tenue de «maisons de débauche ou de prostitution», de «prostitution» et de «proxénétisme» entre 2000 et 2009. Les autres prévenus, accusés des mêmes faits, sont notamment sa compagne Béatrice Legrain -qui a reconnu avoir rencontré Dominique Strauss-Kahn lors d'un déjeuner libertin à Paris-, son ex-épouse Cécile Lerat et une ancienne compagne, Lucette Therasse, ainsi que des personnages aux surnoms hauts en couleurs: Jean-Jacques Martin, dit «l'assassin» ou Christian Mercier, dit «le commissaire priseur».

Le parquet accuse en outre «Dodo» d'avoir profité de la «situation vulnérable» de plusieurs prostituées et d'avoir été en possession ou vendu de la cocaïne, des accusations qu'il nie également. Il encourt une peine de 5 à 10 ans de prison. Alors qu'en décembre, Dominique Alderweireld, alors incarcéré dans un autre dossier en Flandre (nord) avait été conduit les mains menottées dans le dos devant le tribunal, il comparaîtra cette fois libre, la justice belge l'ayant remis en liberté sans condition début janvier.

Syndicat des maisons closes

Depuis sa sortie de prison, l'auto-proclamé «roi des salons de massage» de la frontière franco-belge, 63 ans, a donné de nombreuses interviews, dans lesquelles il a notamment affirmé que sa mise en cause dans l'affaire du Carlton -pour laquelle il n'est pas inculpé- visait à nuire à Dominique Strauss-Kahn, qu'il dit ne pas connaître.

Depuis janvier, Dominique Alderweireld a par ailleurs repris ses activités de «taulier», selon ses termes, de «maisons de plaisir» en Belgique. Il a même annoncé vouloir créer un «syndicat» des patrons de maisons closes, afin de légaliser leur activité en Belgique. «Faisons en sorte que ce soit strictement légal, avec un bon code de déontologie. On évitera les problèmes de drogue, les problèmes de violence sur les filles, les problèmes de violence sur les clients», a-t-il récemment déclaré à l'AFP.