Thierry Gaubert jugé à Nanterre pour une affaire de détournements de fonds

Thierry Gaubert jugé à Nanterre pour une affaire de détournements de fonds

© 2012 AFP

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Ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert comparaît à partir de lundi à Nanterre dans une affaire de détournement de fonds issus du 1% logement, quelques mois après sa mise en examen dans l'enquête sur le volet financier de l'attentat de Karachi.

Thierry Gaubert, 60 ans, est jugé jusqu'au 17 février aux côtés de quatre hommes devant la 15e chambre du tribunal correctionnel pour une longue liste de délits. Cela va de l'escroquerie à l'exercice illégal de la profession de banquier, en passant par l'abus de confiance, la prise illégale d'intérêts et l'abus de biens sociaux.

Soupçons

Les faits remontent à 1992-1998, une époque où l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy aux ministères du Budget et de la Communication (1993-1995) et ami de Brice Hortefeux dirige l'Habitation française. Il s'agit d'un Comité interprofessionnel du logement (CIL), ayant pour vocation de collecter l'argent du 1% logement auprès des entreprises en vue de financer des logements pour les salariés, créé en 1984 par Gaubert lorsqu'il travaillait pour l'actuel président de la République à la mairie de Neuilly-sur-Seine.

Thierry Gaubert est soupçonné, d'une part, de s'être servi de cette structure pour investir dans des programmes profitant à des sociétés civiles immobilières (SCI) ou des sociétés d'économie mixte (SEM) dans lesquelles il avait des parts ou des intérêts. D'autre part, l'accusation lui reproche d'avoir illégalement collecté 23,5 millions d'euros dans des ministères pour le logement des fonctionnaires, alors que l'association à but non lucratif qu'il avait fondée à cet effet (Habitation Pour Tous) en 1992 n'avait pas l'autorisation pour le faire.

L'ombre de l'affaire Karachi, qui a valu à Thierry Gaubert d'être propulsé sur le devant de la scène, devrait planer sur les dix jours d'audience. M. Gaubert est apparu comme un personnage-clef de ce dossier après avoir été mis en examen en septembre par des juges parisiens, enquêtant sur un éventuel financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur en 1995.