Ukraine: Ioulia Timochenko souffre d'une mystérieuse maladie en prison
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L'opposante ukrainienne Ioulia Timochenko, incarcérée depuis le 5 août, souffre d'une mystérieuse maladie, a annoncé ce jeudi l'un des avocats de l'ancien Premier ministre à son procès pour abus de pouvoir.
«Des symptômes inquiétants qui ne s'apparentent à aucune maladie connue sont apparus», a déclaré l'avocat Iouri Soukhov lors de l'audience à laquelle assistait Ioulia Timochenko, demandant au juge d'autoriser au médecin de sa cliente de l'examiner et de lui faire des prises du sang.
«Des bleus sont apparus sur tout son corps»
Le bras droit de l'opposante, le député Olexandre Tourtchinov, cité par son service de presse, a pour sa part affirmé que l'état de santé de Ioulia Timochenko «s'était brusquement détérioré» la veille, au point qu'elle «ne pouvait même pas sortir pour de courtes promenades» dans la cour de la prison.
«Pour des raisons inconnues, des bleus sont apparus sur tout son corps», a-t-il précisé à la sortie du tribunal.
Un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience n'a cependant rien remarqué d'inhabituel dans l'apparence de l'opposante, séparée de la presse par des policiers.
«Je ne confierai jamais ma vie à ce pouvoir»
Pour sa part, le juge Rodion Kireev a déclaré que la requête concernant le médecin «allait être examinée conformément à la loi», suscitant la colère Ioulia Timochenko. «Ce n'est pas un tribunal, mais de la justice sommaire!», a-t-elle lancé.
Le magistrat a répondu que l'opposante avait refusé des prises de sang à l'unité sanitaire de son centre de détention. «Je ne confierai jamais ma vie et ma santé à ce pouvoir», a rétorqué Ioulia Timochenko.
Elle est jugée depuis le 24 juin pour avoir outrepassé ses pouvoirs de Premier ministre en 2009 en autorisant, sans l'approbation du gouvernement, la signature de contrats sur l'importation de gaz russe à un prix trop élevé et donc très désavantageux pour Kiev.
L'opposante, dont l'incarcération a suscité de vives critiques dans le monde, dénonce ces poursuites comme une répression politique orchestrée selon elle par son adversaire, le président Viktor Ianoukovitch.