La cour d'appel confirme le placement en détention de Takieddine
La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi le placement en détention provisoire de l'homme d'affaires Ziad Takieddine pour avoir violé son contrôle judiciaire en se rendant au Liban pendant les fêtes, a appris l'AFP de source judiciaire.© 2014 AFP
La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi le placement en détention provisoire de l'homme d'affaires Ziad Takieddine pour avoir violé son contrôle judiciaire en se rendant au Liban pendant les fêtes, a appris l'AFP de source judiciaire.
Mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi, Ziad Takieddine avait obtenu mi-décembre un assouplissement de son contrôle judiciaire en récupérant pour deux semaines son passeport pour se rendre au Sénégal. Mais il avait été arrêté alors qu'il revenait de Londres après s'être rendu à Beyrouth.
L'un de ses avocats, Me Dominique Penin, relève qu'il a été arrêté alors qu'il revenait en France et n'avait donc pas eu l'intention de fuir. Il a déploré cette décision de la chambre de l'instruction contre laquelle les voies de recours sont à l'étude. «Sa seule faute, c'est d'être allé à Beyrouth, alors qu'il n'avait le droit que d'aller au Sénégal», a déclaré Me Penin.
«Takieddine a tellement méprisé les juges et les familles que cette décision était inéluctable», a de son côté estimé Me Olivier Morice, avocat de familles de victimes de l'attentat de Karachi, dont une plainte avait déclenché cette enquête. «On est en droit néanmoins de s'interroger sur le fait de savoir comment Takieddine a pu se rendre au Liban aussi facilement sans être arrêté», a-t-il ajouté.
Les parties civiles se sont inquiétées à plusieurs reprises des risques de fuite. Le parquet général s'était opposé à une remise en liberté de l'homme d'affaires.
Selon une source proche du dossier, Ziad Takieddine, personnage central de l'affaire Karachi qui lui vaut d'être mis en examen pour complicité et recel d'abus de biens sociaux, avait une première fois été empêché par la police de quitter le territoire le 22 décembre, alors qu'il avait entrepris de prendre un vol pour Beyrouth à Roissy-Charles-de-Gaulle.
Mais il s'est tout de même rendu au Liban du 23 au 30 décembre, date à laquelle il a été arrêté à la gare Saint-Pancras à Londres alors qu'il rentrait en France.
Cet arrêt de la cour d'appel intervient au lendemain d'une condamnation de Ziad Takieddine, 63 ans, par le tribunal correctionnel de Paris pour non-paiement de pensions alimentaires à son ex-épouse, Nicola Johnson.