«Plus de maîtres que de classes», nouveau dispositif contre l'échec scolaire
Avec le nouveau dispositif "plus de maîtres que de classes", ...© 2013 AFP
Avec le nouveau dispositif «plus de maîtres que de classes», 1.000 écoles, comme Sainte-Hélène à Nice, vont bénéficier d'un poste d'enseignant supplémentaire qui interviendra du CP au CM2, une mesure visant à prévenir l'échec scolaire, explique-t-on au sein de cet établissement.
Avec ce dispositif «innovant», «on cherche à améliorer la réussite générale des élèves» en répondant notamment «aux difficultés qu'ils rencontrent, sans se substituer à l'aide spécialisée (Rased)» qui s'adresse aux élèves en très grande difficulté, note Stéphanie Lobry, conseillère pédagogique chargée d'accompagner le dispositif dans les Alpes-Maritimes où 12 écoles sont concernées.
Concrètement, ce dispositif permettra de faire intervenir deux maîtres dans une classe en même temps ou encore de travailler en petits groupes, afin d'aider les élèves à mieux acquérir les apprentissages fondamentaux (français oral et écrit et mathématiques notamment).
A Sainte-Hélène, école publique de l'ouest de Nice, qui compte 171 élèves répartis sur sept classes, c'est Florence Benassaya, une enseignante de 46 ans, dont 23 d'expérience, qui a été recrutée pour occuper le poste d'«enseignante supplémentaire».
Elle interviendra sur tous les niveaux, en privilégiant les CP et CE1.
«Sortir les collègues de l'isolement»
«Nous ne sommes pas classés en ZEP (zone d'éducation prioritaire), nous ne sommes donc pas étiquetés comme école à difficultés, mais nous en rencontrons», notamment avec «beaucoup d'enfants qui parlent mal ou qui ne parlent quasiment pas la langue française», témoigne Elsa Yeuillaz, enseignante en CM2. Or «quand on a des difficultés en français, on a des problèmes dans toutes les matières. Et on a vraiment besoin d'être nombreux pour s'atteler à ce problème», estime-t-elle.
Mme Benassaya se propose également d'apprendre aux plus jeunes à ranger leurs fournitures ou encore de prendre du temps pour observer la classe pendant que le professeur «titulaire» fait cours, et pouvoir ainsi mieux identifier les difficultés de chacun.
«En atelier d'écriture, ma présence va aussi permettre un temps d'écoute supplémentaire pour chaque élève», dit-elle encore. Pour l'expression orale, «être 15 au lieu de 30, ça change la vie des élèves», renchérit Mme Yeuillaz.
«Sortir aussi les collègues de l'isolement, c'est très important» et peut permettre aux enseignants d'«avoir un autre regard» sur leurs élèves, insiste Nadia Roman, enseignante spécialisée (Rased) intervenant à Sainte-Hélène notamment.
L'inspection académique estime que les projets engagés dans les écoles concernées devront durer «au moins trois ans» pour permettre une évaluation des innovations apportées.
De son côté, le syndicat SNUipp, premier syndicat du primaire, salue «un dispositif qu'(il) réclamait depuis toujours». «Mais hors de question que le maître supplémentaire fasse un remplacement ou se substitue au Rased !», prévient Gilles Jean, secrétaire général du SNUipp des Alpes-Maritimes.
Pour Sabine Gabouleaud, déléguée de parents d'élèves à Sainte-Hélène, ce dispositif devrait permettre «un accueil plus personnalisé des élèves en difficulté», mais aussi «une meilleure surveillance des enfants en classe, ce qui peut soulager certains professeurs dans des classes difficiles».
L'a priori est également positif du côté de la FCPE des Alpes-Maritimes qui se réjouit que l'on «étoffe les équipes pédagogiques et que les enseignants apprennent à travailler davantage en équipe».
«Mais avant de mettre des maîtres surnuméraires dans les classes, la priorité reste d'alléger les effectifs, même si ça coûte plus cher», estime Laurent Andrieux, secrétaire général de la FCPE 06.